Des spécialistes de l'Institut de psychologie de l'Académie des sciences russe ont évalué l'état psychologique de la société russe. Pour l'évaluer, les chercheurs ont élaboré un indice composite, à partir de différents indices statistiques : nombre de suicides, d'affections psychiques, de meurtres et de divorces, orphelinage social (enfants abandonnés), taux de mortalité imputable à des affections du système nerveux et des organes sensoriels.
Les chiffres qu'ils citent sont accablants :
- nombre de meurtres : 1e place en Europe et dans la Communauté des États indépendants
- nombre de suicides : 2e derrière la Lituanie
- taux de mortalité dû à l'alcoolisme : 1e
- accidents de la route : 3e
- nombre de divorces : 1e place
- longévité : la Russie est située au dernier rang des pays développés et à économie de transition.
- accroissement naturel de la population : la Russie occupe une des dernières places en Europe
- indice de corruption : la Russie est située au 143e rang mondial (sur 180).
Les chercheurs ont établi que les principaux problèmes psychologiques de la société russe contemporaine ont pour cause le sentiment d'injustice sociale, le manque de protection sociale et physique, l'incertitude, la perte du sens de la vie et des perspectives vitales (qui est l'une des causes majeures de suicide). L'inquiétude, la dépression, la phobie, l'apathie, l'indifférence, l'agressivité élevée, la dégradation morale, la criminalisation du savoir, les conflits entre générations, la liberté perçue comme la possibilité de faire n'importe quoi, etc. sont également largement répandus dans la société. A cela s'ajoutent la destruction de la psychologie rationaliste, la progression de l'ésotérisme et de la foi dans la magie, la sorcellerie et l'extrasensoriel, qui posent de sérieux problèmes (les chercheurs ont établi qu'il y avait dans le pays quelque 300.000 mages, astrologues et sorciers).
Les auteurs de cette étude estiment qu'une amélioration fondamentale de la situation pourrait être favorisée par la suppression des disproportions entre les niveaux de revenus, la décriminalisation de la société, la renaissance d'une morale, notamment en conférant aux normes morales de base le statut de lois.
Source : Ria Novosti