Vive l'année de la Corée en France !
A travers ses riches collections rapportées lors de la mission Charles Varat en 1888, le musée Guimet nous offre ici un panorama de la peinture – et donc de la civilisation coréenne – durant la dynastie Choseon, qui couvre la période de 1392 à 1910. Une occasion de mieux comprendre ce qui est spécifique à ce pays toujours écartelé entre monde communiste et monde occidental, entre Chine et Japon.
La peinture est un bon moyen d’appréhender ces différences, malgré de fortes similitudes et notre difficulté d’occidentaux à comprendre le monde confucéen. L’influence chinoise est particulièrement sensible : on admire particulièrement un paravent décoré de fleurs et d'oiseaux inspiré d’un motif de l’époque Ming, signé par Yi Han Ch’oi (1812 – 1902), un haut fonctionnaire du Bureau des Arts …
La peinture coréenne paraît cependant plus simple, plus gaie, plus colorée que la peinture chinoise. Mais les thèmes sont classiques : les paravents – je suis frappée par la grande modernité de ceux qui figurent des livres sur des casiers-étagères et qui exaltent la fin des études littéraires – les peintures d’inspiration bouddhiste, confucéenne, ou chamanique, la nature, les pivoines, les papillons, les animaux mythiques comme les dragons et les phénix, mais ussi les oiseaux, les paons, les canards, toujours repésentés par deux car symboles de l'amour conjugal …
Sans oublier les thèmes populaires comme le tigre et la pie, les scènes de vie quotidienne …
Un dernier détail qui m’a fort étonnée : la langue coréenne ne dérive pas de celle de son puissant voisin mais a pour origine les montagnes de l’Altaï, comme le Turc. Son alphabet n’est donc pas formé de sinogrammes…une nuance de taille, même si pendant plusieurs siècles, la langue a été retranscrite en caractères chinois.
Tigres de papier, cinq siècles de peinture en Corée, au Musée des arts asiatiques Guimet jusqu’au 22 février, fermé le mardi. 9,50€