Selon une idée bien répandue, l'entrée en vigueur de la loi Marcron concrétise le slogan sarkoziste :
« travailler plus pour gagner plus. »
Or, L'Expansion qu'on se serait soupçonner de sympathies gauchisantes, nuance fortement cette idée reçue. L'augmentation de la rémunération des salariés travaillant le dimanche dépend des négociations entre les "syndicats" et l'union du commerce.
Inscrire le doublement du salaire dans la loi et donc dans le code du travail aurait pourtant été plus simple, mais comme chacun sait, grâce au PS et aux grands médias, ledit code est trop épais et donc trop complexe ! Cela donne même des mots de tête au président du MEDEF ! Des accords aux petits oignons au plan local ou par entreprise simplifieront le droit !
A priori, on s'achemine ainsi vers une usine à gaz au niveau des rémunérations avec le miroir aux alouettes de 1200 créations d'emplois sur Paris, et peut-être quelques mesures pour aider les salariés à faire garder leurs enfants. Les annonces de créations d'emplois omettent de préciser si les nouveaux contrats de travail seront à durée indéterminée et à temps complet :
« La CGT souligne aussi que le texte évoque la création de différents statuts selon les salariés, avec un nombre variable de dimanches travaillés. Les salariés déjà en poste auraient ainsi un plafond de 15 dimanches travaillés par an, tandis que ceux embauchés à cette occasion travailleraient quasiment tous les dimanches, leur volontariat s’exprimant « à travers la signature du contrat de travail », dénonce le syndicat. »
Belle illustration du volontariat, non ? De plus, la diversité des statuts est telle que certains salariés risquent de travailler plus pour gagner moins :
« Aucun engagement n'a été pris concernant les démonstrateurs (salariés des marques) qui « représentent parfois la moitié des vendeurs », ni les personnels de sécurité et de ménage, malgré la demande de la CFTC notamment « pour qu'ils ne soient pas les grands oubliés » de la négociation, selon Patrick Ertz. »
Ces salariés représentent parfois plus de la moitié du personnel des grands magasins. Ces derniers, au même titre que les personnels de sécurité et du nettoyage, sont pour l'instant exclus des propositions présentées par le patronat... C'est simple, non ?
Pour l'heure, il est probable que les négociations n'aboutissent pas puisque la CGC et la CFTC ont rejeté les propositions patronales, rejoignant FO et la CGT qui elles s'opposent au principe du travail dominical. En cas d'échec, les négociations se dérouleront au niveau de chaque entreprise, ce qui multipliera le risque de négociations déséquilibrées avec des syndicats "maison" et d'accords au rabais pour les salariés.
Dans ce dossier de la banalisation du travail dominical, le gouvernement "socialiste" a ouvert avec sa loi Macron la boite de Pandore ultralibérale pour le plus grand profit du patronat... Et comme tout se paie, nul doute que les salariés concernés ne l'oublieront pas lors des élections régionales...