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Peinture dans l'egypte antique

Publié le 07 novembre 2015 par Aelezig

La peinture de l'Égypte antique englobe les périodes allant de la période prédynastique égyptienne (-8000 / -3000) jusqu'à la prohibition par la Chrétienté de la religion polythéiste de l'Égypte ancienne (période romaine de l'Egypte : -30 / 400). Tout au long de l'histoire de l'Egypte antique, la peinture est demeurée, pour des raisons esthétiques et religieuses, fortement liée à la sculpture : les bas-reliefs sont généralement peints, de même que les statues. Toutefois, il existe maints spécimens de peintures murales dépourvus de relief, que ce soit dans l'Ancien ou le Nouvel Empire.

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Durant la période prédynastique, le relief et la peinture sont inséparables ; dans la plupart des cas, l'artiste utilise aussi bien le pinceau que le ciseau pour élaborer une œuvre, quoique la peinture ait surtout pour objectif de rehausser la sculpture de couleurs. Si les figurines féminines sont parfois agrémentées de dessins, les plus remarquables vestiges peints sont les céramiques.

La culture de Nagada (-3800 / -3050) réalise d'abord des motifs peints en blanc ou en ocre à caractère animal, floral ou géométrique, typiques des périodes préhistoriques, avant de s'enrichir des thèmes plus humains de la navigation, de la guerre et de la religion (Nagada II et III, qui voient aussi la complexification de la structure figurative). Par la suite, pendant la période thinite (-3000 / -2700), la réforme idéologique et politique s'accompagne d'un renouveau dans l'art égyptien, en particulier une conception de conventions artistiques.

La peinture de l'Ancien Empire (-2700 / -2200) est peu connue, bien que les quelques témoignages qui nous soient parvenus indiquent que cette période a longuement amélioré les techniques antérieures jusqu'à atteindre un haut niveau de perfection et de réalisme, peut-être jamais retrouvé dans l'histoire égyptienne. La frise susmentionnée, découverte dans la tombe d'Atet, à Meïdoum, en est l'un des plus beaux exemples, avec les décorations du mastaba de Kaemankh, à Gizeh.

La première période intermédiaire (-2200 / -2100) marque le déclin de l'art égyptien, qui ne semble renaître que pendant la XIe dynastie, à la fin du deuxième millénaire, lors de la réunification politique du pays par les Antef et les Montouhotep. Cependant, la peinture ne retrouvera pas sa splendeur d'antan.

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Au Moyen Empire (-2000 / -1700) puis dans la seconde période intermédiaire (-1700 / -1500), elle est utilisée, comme par le passé, à la décoration des hypogées, soit comme technique exclusive soit pour colorer les gravures. Ce qui diffère, ce sont les thèmes représentés, qui évoluent vers davantage de liberté figurative, les formes, qui gagnent en souplesse et en élégance, les attitudes des personnages, qui deviennent plus dynamiques, les scènes, qui acquièrent raffinement et subtilité, outre l'apparition de la symétrie et autres procédés géométriques. Les tombes de Beni Hassan et de Gebelein démontrent les progrès dans cet art, surtout pour ce qui est des animaux, auxquels les Égyptiens de l'époque semblent accorder beaucoup d'importance, ainsi que les reliefs peints de grande qualité d'exécution de la tombe de Djéhoutyhotep, à Deir el-Bersha. À cette époque se développe également un autre support de la peinture : les sarcophages, qui comportent sur leurs faces internes et externes les fameux textes funéaires égyptiens.

Comme dans les autres domaines artistiques, le Nouvel Empire (-1500 / -1000) connaît un renouvellement inégalé pour ce qui est de la peinture. Avec la révolution amarnienne, apparaît dans l'iconographie, qui connaît déjà une recrudescence de thèmes guerriers et de représentations théologiques, l'intimisme, l'attrait de la nature et du corps féminin, oublié depuis la période prédynastique. Aux scènes de la vie quotidienne, aux effigies royales du Moyen Empire, peu variées, viennent s'ajouter une multitude de représentations diverses qui mêlent des tableaux de bataille aux paysages de symboles religieux en passant par des images érotiques. Les illustrations s'ornent de plantes, de mobiliers et de bâtiments, les personnages se multiplient et les couleurs, strictement contrôlées par les prêtres, se diversifient ; sur certaines fresques, une horreur du vide se fait presque sentir.

Les archéologues s'accordent pour dire que le Nouvel Empire commence par le règne de la reine-pharaon Hatchepsout. Les décorations de la chapelle de la barque à Karnak, dans le sanctuaire d'Amon, et celle de son Temple des Millions d'années à Deir el-Bahari, permettent aux ateliers royaux d'exercer leurs talents, et d'atteindre une richesse pictographique qui n'existait pas jusqu'alors. Ces reliefs, peints à l'origine, reçoivent ensuite en finition un vernis qui confère aux coloris une grande luminosité et une transparence chatoyante, caractéristique de la peinture de la XVIIIe dynastie, que l'on retrouve également dans la céramique. Par la suite, l'ornementation de la vallée des rois et de la vallée des reines donnera à la peinture sa pleine mesure.

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La tradition des grands ateliers thébains du Nouvel Empire, où est rigoureusement enseignée la peinture, se poursuit encore pendant une bonne partie de la troisième période intermédiaire égyptienne (-1000 / -700) et de la Basse Epoque (-700 / -300), avant d'être progressivement supplantée par ceux du Nord, mais il ne s'agit plus de grands centres de rayonnement. À Tounah el-Gebel, au sud d'Hermopolis, on constate la pénétration discrète des influences du monde grec (l'époque hellénistique est caractérisée par cet amalgame de plusieurs cultures différentes), ainsi que le prouvent les reliefs de la tombe de Pétosiris ; à Alexandrie et en d'autres lieux très précis, tel que le Fayoum, on retrouve ces mêmes influences, mais sinon, l'art égyptien n'en a pas souffert en général ; au contraire, tant dans le domaine de l'icône que des formes et des concepts, il va contribuer à enrichir l'art primitif chrétien.

Techniques

La peinture, dans le cas de la représentation murale, est un long procédé qui commence par la disposition d'une couche de stuc sur la paroi. La surface est divisée entre l'espace destiné aux inscriptions hiéroglyphiques et celui réservé aux illustrations. Cette dernière est recouverte d'un quadrillage à l'aide de cordes imbibées d'encre rouge. Les objets et les personnages sont délimités par un scribe-dessinateur, limite dans laquelle va pouvoir jouer ensuite le peintre (le sculpteur, s'il s'agit d'un bas-relief peint). Évidemment, pareille procédure ne concernait que les travaux royaux réalisés dans les tombes ou dans les temples.

Le peintre a essentiellement pour fonction de préparer ses couleurs, ses pinceaux et tout le matériel accessoire. Les pigments colorés, d'origine minérale (carbonate de cuivre pour le bleu, oxyde de fer hydraté pour le jaune, par exemple), sont délayés avec de l'eau et un adhésif, soit avec de l'albumine, avec de la gomme d'acacia, soit avec de la gélatine issue des os, peaux, graisses et cartilages d'un animal. Les pinceaux sont avant tout des calames, roseaux ou joncs, auxquels sont ajoutés en cas de nécessité du crin de cheval, des cheveux humains ou encore des fibres végétales. Les couleurs ainsi obtenues sont par la suite appliquées dans leurs périmètres indiqués par aplat. Il existe dans l'Égypte antique toute une convention régissant les couleurs : certains dieux possèdent leur couleur, bleu pour Amon et Ptah, vert pour Osiris, rouge pour Seth ; les populations sont également différenciées par leur couleur, brun pour les Égyptiens et les Européens, noir pour les Africains, jaune pour les Asiatiques ; hommes et femmes sont représentés, en brun pour les premiers, plus clair pour les seconds ; diverses symboles requièrent aussi une couleur spéciale. 

Conventions artistiques

Dans l'Égypte antique, la peinture, à l'instar du bas-relief et du dessin, obéit à des normes strictes, préétablies et canoniques, développées dès la période thinite ; les arts représentatifs dérivent tous de la notion de surface plane, et la peinture n'échappe pas à la règle.

D'après l'historien danois Julius Lange, une de ces lois est la frontalité, qui coupe tout personnage en deux moitiés symétriques.

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Un autre principe de base de la représentation égyptienne vient en bonne partie de l'adoption du contour, selon la tradition préhistorique. L'usage du contour chez les Égyptiens les poussa également à établir la norme du profil, dans un but fondamentalement pratique.

Le canon humain constitue une autre convention qui fixe les proportions au moyen d'une grille de proportion (on parle de carroyage) et sépare tous les membres. Les modèles de corps humain changent peu pendant les périodes classique et ce n'est que pendant la période Amarnienne (-1300) que le canon du personnage s'allonge légèrement (passant de 18 carreaux à 21).

La représentation de l'espace ou du lieu quant à elle, obéit à la perspective horizontale, la distance perpendiculaire et la distance oblique étant annulées. 

La répartition des personnages et des scènes suivent de même des règles particulières.

D'après Wikipédia


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