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LA COM' RIT et BOURDIN L'ENTRAVE...AÏE !

Publié le 07 novembre 2015 par Fabianus

LA COM' RIT et BOURDIN  L'ENTRAVE...AÏE !

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Jeudi matin, Myriam El Khomri, la nouvelle ministre du travail eut droit à un show-mage de son interviewer, un certain Bourdin, Merlin dés-enchanteur des questionnaires journalistiques qui déstabilisent la personne interrogée. A se demander s’il ne faut pas être un peu maso sur les bords pour accepter d’être interviewé(e) par cet individu qui vous présente un micro vintage en son studio RMC/BFMTV.
La pauvre Myriam n’a pas su répondre à une question, pourtant pragmatique « combien de fois le CDD peut-il être renouvelé ? » La réponse était 2 mais la nouvelle ministre n’a pas su, a bredouillé, s’est perdue, s’est liquéfiée dans ce dialogue qui, selon l’analyse transactionnelle, peut s’apparenter à une conversation « parent-enfant ». En père fouettard, Mr Bourdin a tancé l’ingénue de belle manière.
On eût souhaité voir la Ministre réagir dans un axe « adulte-adulte » car elle n’était pas là pour présenter sa croupe aux verges journalistiques ! Il n’en a rien été et, depuis, Myriam accuse le coup et en est à sa cinquième boîte de tranquillisants !
Cela dit, la réponse « 2 renouvellements du Contrat à Durée Déterminée au maximum» n’est pas encore une bonne réponse. Dans la sphère du public, l’Etat peut traîner un contractuel durant 6 ans en CDD, d’année en année, avant de lui octroyer un Contrat à Durée Indéterminée (CDI).
J’ai personnellement vécu une situation de renouvellement de CDD durant plus de 15 ans avant que la France n’appliquer une directive européenne concernant les 6 ans de CDD maximum.
Mais bon, je ne suis pas là pour parler de mon cas mais des grandes améliorations qu’il faudrait apporter au Code du Travail qui, en ce début du XXIème siècle, n’est pas vraiment adapté aux conditions économiques mondialisées.
La rigidité de ce Code, la complexité de ses articles, son accroissement de volume au fil des années, l’a rendu illisible et malfaisant. Beaucoup de chefs d’entreprise ne s’y retrouvent plus et hésitent à embaucher car, en cas de malheur, il faudra licencier. Et là comment faire lisse en ciment sans être truelle, heu, cruel ?
Aussi, le gouvernement a décidé de réformer ce monstre de complexité juridico-administrative. Il propose une réécriture en deux ans de ce pavé de rigueur indigeste. La procédure peut laisser à désirer. On va créer un énième comité ad hoc composé de juristes. Or ces juristes n’ont peut-être pas la fibre entrepreneuriale (comme cette pauvre Myriam qui n’aura travaillé que dans le Public).
Heureusement, parmi ces légistes, il en est un, le principal, qui a lui seul devrait mettre tout le monde d’accord car tout homme de bon aloi l'oit : c'est Robert Badinter. L’exécuteur de la peine de mort va guillotiner certaines branches inutiles et désépaissir l’arbre monstrueux. En 1974, le Code du Travail comportait 600 articles ; quarante ans plus tard il nous en propose plus de 8000 !
L’idée première de l’ancien garde des Sceaux est de privilégier les accords d’entreprise, quitte à mandater des syndicalistes extérieurs dans les petites structures. En dehors de ces accords spécifiques c’est une architecture simplifiée du Code du Travail qui s’appliquera avec 50 articles fondamentaux. Il est donc peu probable qu’émerge l’idée de référendum d'entreprise pour redonner la parole aux salariés en leur permettant d'être consultés et de statuer sur un accord collectif, portant notamment sur le temps de travail, sans devoir préalablement négocier avec des syndicats dont la représentativité s’effiloche en peau de chagrin (5 % des salariés du privé sont encartés à un syndicat).
Par ailleurs, il semblerait que les 35 heures ne soient pas remises en question alors même qu’elles provoquent quelques remous (c’est un euphémisme) dans certains secteurs (notamment au sein du monde hospitalier). Le gouvernement va surtout s’atteler à revoir les modalités de congés, des repos, des négociations collectives (37 branches professionnelles devraient être stipulées sur une liste des espèces disparues d’ici un an).
Les entrepreneurs notent la bonne volonté de changement encore que certains fassent remarquer que ce n’est pas tant le Code qui pose souci que ces nombreuses jurisprudences, dérogations, fruits de la Justice aux pépins venimeux pour la compréhension !
Mais surtout ils regrettent d’être exclus d’office de ce toilettage maison ! Leur contribution à la discussion serait pourtant la bienvenue tant le projet sera décousu à défaut de patrons ! Ils auraient tant aimé en découdre sans biaiser pour revoir le canevas des procédures de licenciement et leurs coûts humains (leur cousu main ?)
Sans aller jusqu’au « contrat zéro heure » qui fait florès chez la perfide Albion, il serait temps de dépoussiérer le Code du Travail afin de dégager une certaine flexibilité dans l’embauche, les plannings, les mises en disponibilité sans démolir radicalement la base des acquis sociaux.
Au gouvernement de trouver le bon curseur et d’inviter à la réflexion tous les acteurs économiques impliqués.
Avec ou sans Myriam…

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