Lauren Oliver
Hachette Romans
Traduit de l'anglais par Alice Delarbre
Paru en Octobre 2015
380 pages
19 euros
Roman Young Adult dès 15 ans
Thèmes : Fantastique, Fantômes, Famille
Quatrième de couverture : A la mort de Richard Walker, un vieil homme solitaire, acariâtre et très riche, son ex-femme, ses deux enfants et sa petite-fille retournent dans la maison familiale pour la succession. Mais la bâtisse est hantée. Hantée par des souvenirs d'enfance qui ressurgissent à mesure que les nouveaux arrivants se réapproprient les lieux. Hantée également par deux âmes qui observent et commentent les agissement de chacun. Bientôt, les vivants comme les morts seront confrontés à leur passé, à leurs secrets et à de douloureuses vérités...
"Quelle langue parlons-nous ? Celle des craquements et des murmures, des grognements et des frémissements. Mais vous le savez. Vous nous avez entendus. Simplement, vous n'avez pas su interpréter ces sons."
Avec un synopsis pareil, il était difficile de ne pas avoir envie de lire Les intrus, le tout dernier roman de Lauren Oliver. J'adore cette auteure depuis mon coup de coeur pour Delirium. J'avais bien aimé Absences et Panic. Pour Les intrus, je suis déçue d'être déçue. Je n'ai pas du tout réussi à rentrer dedans et j'ai trouvé que Lauren Oliver a changé dans sa manière d'écrire. Il y a une sorte de mix entre un Stephen King et un Douglas Kennedy que je n'ai pas du tout apprécié. Certains passages sont plutôt vulgaires et n'ont rien à faire dans un roman "jeunesse". Peut-être que ce roman aurait dû d'ailleurs se trouver qu'en édition adulte. Prenant le contrepied des récits de fantômes, Lauren Oliver nous propose une vision plus tranchée, cocasse et "réaliste" de ce que seraient des fantômes hantant une maison familiale. Les vieilles rancunes y sont tenaces. Les histoires familiales, les petits secrets, les disputes refont surface et cela apporte un côté plus contemporain au récit fantastique. J'ai eu beaucoup de mal à entrer dans l'univers parce qu'il y a énormément de personnages : nous suivons Caroline, Trenton, Minna et sa fille Amy, qui, suite au décès du père de famille, vont devoir s'occuper de sa vieille maison, qui se voit être hantée par Sandra et Alice. Autant vous dire qu'au début on s'y perd un peu dans ces intrigues de succession et d'héritage. La tonalité est également très caustique voire mordante et ironique...j'ai beaucoup aimé l'humour grinçant et franc d'Alice.
Si j'ai eu du mal avec l'écriture de Lauren Oliver, car on est dans un registre totalement différent de ces précédents romans, j'ai été happée par le mystère que cache cette famille. Si on creuse bien, chaque membre de la famille cache quelque chose. On le sait, il n'est jamais de bon aloi de rester sur des non-dits, des secrets, cela éloigne les autres et nous éloigne de la vie. Accident, meurtre, viol, suicide, Lauren Oliver n'épargne pas ses personnages et fait des Intrus un thriller vaguement glauque. Mais comme il s'agit d'une histoire de famille, les liens même interrompus restent forts et douloureux. Je ne vous révèle rien de la fin si ce n'est que tout éclate dans un climat de tension intense et stressant. Lauren Oliver nous livre quelque chose de différent, qui ne m'a pas charmé en totalité...en tout cas elle se renouvelle et pour ça, Les intrus vaut le coup d'être lu!