Affûtez vos épées et astiquez vos armures! Un peu plus d’une semaine avant la sortie officielle de Knight Squad le 16 novembre, l’un des trois créateurs du jeu, Jean Simon Otis, dévoile un peu plus d’informations sur la création de ce jeu d’action conçu pour huit personnes.
Développé par Chainsawesome Games, un petit studio québécois, Knight Squad est ce que l’on appelle un «jeu de party». Sans entrer dans les détails (embargo oblige), le jeu fait s’affronter jusqu’à huit chevaliers dans une série de modes allant de la course au Graal, en passant par la capture du drapeau, ou encore le soccer avec un ballon géant. Le tout dans une ambiance effrénée où les personnages s’entre-tuent à l’aide de diverses armes et pouvoirs magiques.
«Nous sommes en activité depuis 2012. Nous avons fait un jeu seulement avant Knight Squad, un jeu qui a été un flop et qui nous a permis de prendre de l’expérience. Par la suite, on a commencé à travailler sur Knight Squad en février 2014. Cela nous a permis de rencontrer les gens de chez Microsoft, et de présenter le jeu à PAX.»
Chainsawesome Games se disent surtout inspirés surtout inspirés par Gauntlet pour l’aspect médiéval, mais surtout par Bomberman, pour sa vue du dessus et son aspect compétitif. «C’est le genre de jeu avec lequel tu vas détruire des amitiés», lance Jean Simon au bout du fil.
Évolution
La route du développement a d’ailleurs été longue, précise le jeune homme : en ce qui concerne les différents personnages, par exemple, leur apparence et leur gestuelle unique ont d’abord existé sous la forme d’une animation générique.
Chainsawesome Games se disent surtout inspirés surtout inspirés par Gauntlet pour l’aspect médiéval, mais surtout par Bomberman, pour sa vue du dessus et son aspect compétitif.
«Nous trouvions que c’était une opportunité manquée de donner un peu de couleur à chacun des personnages, même si, au final, ils n’ont rien de différent dans le jeu, à part l’aspect visuel. Mais je regarde des gens qui n’ont jamais joué, et ces gens vont souvent sélectionner leur personnage, et tu les verras partir à rire, parce qu’ils ne s’attendent pas à ce que, par exemple, tu sélectionnes ton chevalier et qu’il se tape sur la tête avec son épée au lieu de poser un geste plus traditionnel. On trouvait que c’était une petite touche humoristique qui correspond bien à l’essence du jeu. Celui-ci est vraiment très rapide, et quand tu joues avec d’autres personnes, c’est assez rare que tu ne vas pas réagir face aux autres personnages.»
Pourquoi Knight Squad fonctionne-t-il avec huit joueurs? Le sujet a été longuement débattu, reconnaît M. Otis. «À la base, nous avons créé le jeu en deux jours dans un game jam, et la prémisse pour les huit joueurs découlait d’une volonté de se démarquer des autres. Nous nous sommes rendu compte que le fait d’avoir huit joueurs rendait la chose extrêmement chaotique. Par la suite, on a tenté de rajouter des cartes à quatre joueurs, mais cela ne fonctionnait pas aussi bien. Voilà pourquoi nous avons des personnages contrôlés par ordinateur à la base, mais si vous jouez avec un ou plusieurs amis, il est possible de faire disparaître ces bots.»
Trouver son public
N’est-il pas un peu risqué de créer un jeu optimisé pour huit joueurs humains? «C’est extrêmement dangereux», confirme Jean Simon. «C’est un peu pour ça qu’on a eu le questionnement quant à ramener ça à quatre joueurs.»
Cette caractéristique a aussi influencé le choix de la console, la Xbox One de Microsoft s’imposant comme choix évident, puisque celle-ci est la seule à supporter huit manettes branchées à la fois.
«Si tu veux jouer localement à huit joueurs, c’est un peu tannant, parce que c’est assez dur d’avoir huit personnes à la même place et au même moment. Voilà pourquoi nous avons voulu mitiger le risque en ajoutant un mode en ligne et en développant des bots.»
Disponible en mode test depuis environ un an, entre autres sur la plateforme Steam, Knight Squad a eu droit à une série d’améliorations. «La réflexion que nous avons eue pour aller en early access est le fait que nous voulions s’assurer de prendre le pouls des premiers joueurs. Certains d’entre eux nous ont proposé des trucs à modifier. Je mentirais en disant que nous n’espérions pas faire un peu d’argent avec ça, mais le early access est quelque chose de délicat. C’est une très grosse erreur de se dire que l’effort de marketing ira pour la sortie officielle. Une sortie en early access, c’est comme un lancement officiel, et c’est le moment où la presse va s’intéresser au titre.»
L’une des demandes les plus singulières découlant de ce passage en phase test consisterait à pouvoir jouer à deux sur une manette de Xbox. «Quelque chose d’assez simple à programmer», reconnaît Jean Simon, mais qui attendra la suite du lancement officiel.
Plongée dans le vide
Pour ce petit studio encore quelque peu néophyte, la marche est haute. Après le premier échec, Knight Squad a reçu quantité de bons commentaires de la part de gens de l’industrie, et déboulera sur Steam, Xbox One et sur le Humble Store (une autre plateforme PC) dans une ambiance relativement difficile pour les petits jeux indépendants.
Le prix passera de 9,99$ US à 14,99$ US; avec ce montant, Jean Simon Otis précise que Chainsawesome Games espère se positionner avantageusement face aux titres moins chers. Bref, l’idée est de tenir le coup face aux «ventes de feu» pratiquées par Steam plusieurs fois par année et autres Humble Bundles de ce monde, où les titres sont souvent bradés à moins d’un dollar.
Reste à voir si les armes des personnages de Knight Squad seront suffisantes pour survivre à la mêlée.