De qui parle-t-on ? :
Musicien et chanteur portugais, actif depuis 2005, de son vrai nom David Santos.
De quoi parle-t-on ? :
Entre pop foutraque et folk intimiste, fourmillant de mille idées, toujours sur un ton guilleret, dans la veine du français Syd Matters ou de l’anglais Badly drawn boy.
Rythme :
- Je me suis endormi dans mon fauteuil
- Ne me perturbe pas quand je lis en même temps
- Mes pieds se mettent à bouger
- Je me lève et je fais la danse de l’épaule
- Mes enfants sautent comme des cabris dans la pièce
Cet opus, malgré un tempo intermédiaire, accumule les gimmicks joyeux, cela permet facilement de battre la mesure.
Accessibilité :
- Après plusieurs écoutes je n’ai toujours pas saisi la mélodie
- Plusieurs écoutes sont nécessaires avant d’apprécier la mélodie
- Mélodie agréable mais sans aspérité
- Les refrains entrent directement dans ma tête
- Que des hits taillés pour les stades
A.V.O. foisonnent de petits détails mais cela n’enlève rien à l’extrême fluidité de ces mélodies.
Audience :
- Musique que madame me demande de réécouter
- Peut-être écouté en famille sans déranger madame
- Madame s’en va quand je l’écoute
- Tellement bizarre que je fais attention d’être seul pour l’écouter
- Tellement bruyant que mes voisins ne me parlent plus
Ensemble qui attire aisément l’oreille de l’auditeur. Le style d’album parfait pour une utilisation en musique de fond.
Qualité audiophile :
- J’ai l’impression que c’est mon voisin qui écoute l’album
- Le format MP3 n’altérera pas trop l’écoute
- S’écoute impérativement en format non compressé (CD ou autre)
Pop légère et monocorde très adaptée au format compressé.
Conclusion :
- Je l’ai écouté une fois mais c’est une fois de trop
- Après plusieurs écoutes j’ai du mal à m’y faire
- Je l’écoute facilement mais sans émotion
- J’ai beaucoup de plaisir à l’écouter
- Il tourne en boucle sur ma platine
Il est assez rare d’évoquer le Portugal lorsque l’on parle de musique indépendante. On est, il est vrai, plutôt habitué à louer le penchant footballistique ou les compétences en maçonnerie de nos amis de la péninsule ibérique. Côté musique, à part le Fado, Linda de Souza ou l’adoption récente du génie américain de l’expérimentation Panda Bear, il est difficile de citer une référence marquante issue de ce très beau pays.
Noiserv détonne dans ce microcosme musical alternatif mais corrige du même coup nos idées reçues sur l’approche mélodique des lusitaniens. Sans grande originalité mais avec beaucoup de brio, le natif de Lisbonne délivre une très belle production de pop intimiste et bricolée. Le style très fluide et harmonique, très proche de celui de l’anglais Badly drawn boy, nous fait frissonner de plaisir. Le chant de David Santos, très suave et rassurant, parachève cette sensation de bonheur et nous fait définitivement regretter de ne pas avoir découvert plus tôt cette pop aux accents lumineux.
Le seul petit défaut, puisqu’il faut en trouver un, d’A.V.O. est l’extrême longueur des titres des chansons. En effet, comment exprimer que l’on s’est éclaté à l’écoute de This is maybe the place where trains are going to slept at night ou de Life is like a fried egg. Once perfect everyone wants to destroy it sans que notre interlocuteur, lassé, ne nous quitte avant que l’on ait fini de tout prononcer. Dans son désir ardent d’écriture et le fourmillement intense de ses idées, il semblerait que le portugais ait beaucoup de mal à contrôler la compression de chacun de ses titres. Hormis ce très petit détail, A.V.O. est une très belle surprise qui ouvre à Noiserv les portes de la scène pop internationale.