Retour aujourd’hui sur Spectre, vingt-quatrième James Bond de la saga et deuxième consécutif pour le réalisateur Sam Mendes. Pour la quatrième – et sans doute dernière – fois, Daniel Craig enfile le costume du célèbre agent 007. Dans cet épisode, un message énigmatique surgi du passé entraîne James Bond dans une mission très personnelle à Mexico City puis à Rome, où il rencontre Lucia Sciarra (Monica Bellucci), la magnifique et inaccessible veuve d’un célèbre criminel. Grâce à elle, Bond réussit à infiltrer une réunion secrète révélant l’existence d’une redoutable organisation baptisée Spectre.
En 2012, Skyfall était parvenu à rehausser le niveau de la franchise après un Quantum of Solace extrêmement décevant, voire même carrément mauvais. Malheureusement, le résultat n’est pas aussi réjouissant pour Spectre puisque si la réalisation de Sam Mendes est toujours aussi élégante, et les scènes d’action toujours aussi prenantes, le scénario s’avère quant à lui vraiment faiblard. Non seulement l’intrigue générale est plutôt convenue et brouillonne, mais l’histoire accumule aussi énormément de ficelles, clichés et autres invraisemblances. Ce dernier point est d’ailleurs particulièrement dérangeant puisqu’on a souvent la désagréable impression d’assister à un James Bond qui aligne les références sans la moindre subtilité. En témoigne par exemple les séquences de séduction complètement invraisemblables avec Monica Bellucci et Léa Seydoux. Ou l’enchaînement d’événements franchement opportunistes pour faire avancer l’histoire (souris qui révèle l’énigme, méchants qui échappent à la mort…). Sincèrement, j’attendais un peu plus de solidité scénaristique de la part d’un James Bond.
Néanmoins, malgré ce constat, le film est loin d’être désagréable et dispose tout de même de quelques scènes très réussies. Comme l’ouverture à Mexico, par exemple, qui nous gratifie notamment d’un superbe plan séquence. Techniquement, le long-métrage est d’ailleurs d’excellente qualité, tant au niveau de la réalisation que de la photographie. Les environnements sont magnifiques et le jeu de lumière, ou d’absence de lumière, est très intéressant. L’exemple le plus frappant étant peut-être l’introduction tout en finesse du personnage interprété par Christoph Waltz, celui-ci étant habilement dissimulé dans la pénombre durant toute la séquence. En parlant de Christoph Waltz, l’acteur livre une prestation plutôt convaincante, même si je ne pense pas qu’elle restera durablement dans les mémoires. Et l’impression est assez similaire pour Léa Seydoux, dont le rôle formaté ne lui permet assurément pas de marquer les esprits. Force est toutefois de constater qu’elle ne se débrouille pas mal du tout. Quant à Ben Wishaw, Naomie Harris et Ralph Fiennes, ils sont plutôt discrets mais font le boulot sans dénoter. A vrai dire, seul Daniel Craig, classe et charismatique, parvient une nouvelle fois à tirer son épingle du jeu.
En conclusion, avec Spectre, Sam Mendes signe donc un vingt-quatrième épisode de James Bond divertissant mais jamais transcendant. Sans être aussi bancal que Quantum of Solace, le film n’atteint jamais non plus le niveau de Skyfall, et encore moins de Casino Royal. Bref, pas indispensable mais largement recommandable !