Quelques jours seulement après la publication sur ce même blog d’un texte consacré au contrebassiste Henri Texier (Cordes sensibles), concomitamment à la mise en ligne d’autres contributions du «Z Band», voici que tombe entre mes mains un précieux DVD consacré au Strada Sextet.
Ce film de 55 minutes, signé Fabrice Radenac et Alexandra Gonin, nous propose une immersion, presque intime, au beau milieu des séances de travail d’Henri Texier et ses cinq compagnons : François Corneloup (saxophone baryton), Gueorgui Kornazov (trombone), Sébastien Texier (saxophone alto et clarinettes), Manu Codjia (guitare) et Christophe Marguet (batterie). On retrouve donc le groupe en train de répéter trois compositions qui seront, quelque temps plus tard, au menu de «Alerte à l’eau», le disque vibrant du Strada Sextet publié l’an passé : «Ô Africa / Afrique à l’eau», «Valse à l’eau et «Reggae d’eau» et c’est un vrai bonheur d’écouter les musiciens échanger les idées, c’est tout leur travail d’écoute et de partage qui est ici mis en lumière. On peut aussi assister aux séances d’enregistrement au studio Gil Evans à Amiens. Enfin, chaque chapitre se conclut par l’interprétation sur scène de la composition. Bien évidemment, toutes ces séquences sont entrecoupées de propos - toujours opportuns - tenus par les différents musiciens.
Humble, sincère et passionné, ce témoignage est à l’image exacte de ses protagonistes. Il faut voir Henri Texier écouter avec patience les propositions d’harmonisation que lui fait Gueorgui Kornazov sur «Valse à l’eau», il faut apprécier cette manière unique qu’il a de présenter chaque membre du groupe en mettant en évidence ce qu’il a de meilleur et de spécifique. Il faut aussi goûter les hommages qu’eux-mêmes lui rendent et deviner le bonheur qui est le leur à faire ainsi partie de cette fête de la Musique.
Je retiendrai aussi ce passage où Henri Texier explique cet instant si particulier où, après des heures et des heures de travail, le musicien sur scène en arrive au stade où il n’a plus à penser, où il ne doit plus penser à la musique qu’il joue pour mieux la servir, pour être au maximum de son écoute et de réactivité.
En guise de bonus, ce DVD nous propose une version live intégrale de la belle suite composée de «Sacrifice», «SOS Mir» et «Sacrifice d’eau», au sein de laquelle vient se glisser «Le solo du clown», une éclatante démonstration du talent de François Corneloup au saxophone baryton.
C’est à ce niveau – et à ce niveau seulement – que je ferai le difficile et regretterai que les artisans de ce beau document n’aient pas crû bon de nous offrir la possibilité de voir l’intégralité d’un concert. Il est vrai que quand on aime, on ne compte pas et qu’on aurait tendance à vouloir toujours plus. Alors ce plaisir qui est indéniable n’a vraiment pas lieu d’être boudé !
On peut aisément se procurer ce DVD (disponible sur la label JMS) : par exemple ICI. Enfin, pour vous donner envie de l'acheter, un petit extrait d'un concert où le groupe interprète «Reggae d'eau» (attention, cet extrait ne figure pas sur le DVD)...
Merci, une fois encore, à Madame Maître Chronique pour son travail d'illustration.