Plutôt que de se pâmer devant un coucher de soleil, Kellylee Evans remet les pendules à l’heure et demande qu’on se concentre sur l’interprète.
Il paraît qu’il ne faut pas juger à la pochette…il paraît ! Avec ce regard, comment rester de marbre? Kellylee Evans pose les marques. Car malgré les couleurs voyantes sur terrasse avec vue mer, la chanteuse est campée sur ses longues jambes arc-en-ciel pour découvrir le monde par le prisme de son regard. Un regard frais et déconcertant.
Dans les oreilles : c’est comme un coup de canon! La chanteuse réveille et étonne les auditeurs avec Come On. La chanson-titre renoue avec la soul pure, et ça swingue dur avec un petit côté anachronique. Car on dirait la jeune fille échappée des Supremes mais avec un côté pop actuel très jouissif et épicurien dans cet appel à l’attraction. La réponse ne se fait pas attendre et bien entendre dans Tell Me où la voix menée par un saxo fou amusée se révèle plus sensuelle et crue avec une pop attitude à la VV Brown.
Mais Kellylee Evans sait vite se métamorphoser. Et c’est avec un organe vocal beaucoup plus masculin qu’on retrouve, dans Right To Love, une revendication féminine bien assumée au groove puissant qui sait prendre son temps. Le message d’une envie d’amour est passé? L’ambiance sera alors plus caliente mais moins 1° degré sur Hands up. La voix plus nasillarde est une invitation au voyage et à la danse dans les îles. Pourtant la chanteuse vient d’un lieu beaucoup moins ensoleillé, et déploie le talent Made In Canada. Avec ce métissage jazz/soul, c’est une Lily Allen perdue dans Notting Hill qui sait mener cette ambiance à bout de bras.
Et comment sont ces bras? Justement, These Arms sont plus pop indie, tendance Lorde, dans une harmonie subtile avec des beats cassant une ballade chill out. Déjà un tube? Les ouhouh encouragent cette idée mais Know His Worth redonne les clés du swing à la lauréate du second prix à la Thelenious Monk Competition. L’orchestre est bien fourni surtout en cuivres qui se calment un peu mais se font remplacer par des choeurs légers dans Alright Maybe, au texte ambivalent et mais à la mélodie binaire. En voilà une qui frappe droit au coeur. Find Your Heart tient le coeur au chaud et surtout l’emplit de générosité. Un son électro qui invite à chalouper mais … à qui parle la chanteuse? A son âme-soeur ou à son public. Ce dernier la suivra bientôt en France en automne notamment en décembre au Café de la Danse. L’artiste a déjà scellé son engagement bien groovy dans la mélodie du bonheur à la batterie entêtante I do.
Et comme chaque mélopée a un happy ending, l’élégant Unbreakable semble arrêté dans le temps et pousse à savourer cette montée en puissance non violente aux vibes puissants hypnotisants mais à la pause, c’est un fort sentiment de mélancolie qui donne envie d’appuyer sur la touche repeat!