Le flot de la rentrée et de ses belles parutions (2015 est un bon cru) m'a littéralement submergée de lectures. Une pile d'ouvrages, chatouille le plafond du bureau, attendant la caresse oculaire de leur découverte....
Pour vous faire patienter, voici, fournis par les éditeurs, les arguments d'ouvrages qu'ils m'ont envoyés - qu'ils en soient remerciés - je ne désespère pas de vous offrir, pour l'un ou l'autre, prochainement, chronique d'une véritable lecture...
Quatrième et dernier volet de nos "quatrièmes de couverture":
Un quartet signé, Albin Michel
L’âpreté lyrique du premier roman de Paul Lynch, Un ciel rouge, le matin, métamorphosait le paysage irlandais en un vaste territoire à l’horizon sans limites, au fil d’une impitoyable chasse à l’homme qui poussait inéluctablement un jeune métayer vers l’exil américain, dans un récit visuel fracassant.
Son nouveau roman raconte le retour d’un émigré irlandais au pays. Après des années passées à New York, Barnabas Kane retrouve le Donegal en 1945 et s’installe sur une ferme avec sa femme et son fils. Mais l’incendie, accidentel ou criminel, qui ravage son étable, tuant un ouvrier et décimant son bétail, met un frein à ce nouveau départ. Confronté à l’hostilité et à la rancœur d’une communauté qui l’accuse d’avoir tué l’un des leurs, il devient un étranger sur son propre sol. Confiné sur cette terre ingrate où l’inflexibilité des hommes le dispute à celle de la nature, Barnabas Kane va devoir choisir à quel monde il appartient.
La neige noire, Paul Lynch, roman traduit de l'anglais (Irlande) par Marina Boraso, Ed Albin Michel, août 2015, 310 pp
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C’est d’une station sur le divan qu’est né ce livre considéré par les spécialistes comme l’un des meilleurs textes d’Albert Schweitzer. L’auteur, dans Ma vie et ma pensée, en raconte d’ailleurs la genèse : de passage à Zurich en 1923, il rend visite au psychanalyste Oscar Pfister, qui l’invite à prendre place sur le divan pour lui raconter ses souvenirs d’enfance. Albert Schweitzer a utilisé les notes prises en sténo lors de cette séance pour débuter l’écriture de ce livre hybride de psychanalyse littéraire. S'il se penche sur l'époque et le vécu de son enfance, dans cette période critique, risquée de son existence c'est bien une façon de faire le point et de rassembler ses forces avant de partir une seconde fois pour Lambaréné poursuivre son projet hospitalier. Ce récit qui sera traduit en français par son oncle Charles Schweitzer, le grand-père de JeanPaul Sartre, est un document historique d'un très grand intérêt et, comme l’écrira plus tard Hermann Hesse, un « petit bijou littéraire ».Souvenirs de mon enfance, Albert Schweitzer, récit traduit par Charles Schweitzer, Ed. Albin Michel, sept. 2015, 142 pp
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Le 25 octobre 1415, la bataille d’Azincourt, qui aurait dû être gagnée par les Français, fut pour eux une défaite sans précédent, où périt une grande partie de leur élite politique et guerrière. Pour les Anglais, bien inférieurs en nombre, usés par des semaines de marche, ce fut une formidable victoire, mise à l’actif de leur jeune roi Henri V. Comme à Crécy, ou à Poitiers, les redoutables archers anglais avaient fait la différence.
Azincourt ouvrit la plus grave crise institutionnelle que la France ait connue, partageant le pays entre deux légitimités contradictoires : celle du Dauphin et celle du roi d’Angleterre, se prétendant l’un et l’autre héritier du roi de France. Trente- cinq années seront nécessaires pour que le pays retrouve son unité. De cette longue période de revers et de déconvenues, nous ne retenons le plus souvent que l’épisode de Jeanne d’Arc, ouvrant la voie de la reconquête. Mais l’intervention de la Pucelle n’aurait guère produit d’effets sans l’ample mouvement de résistance à l’occupant anglais qui émergea dans le royaume. D’une certaine manière, Azincourt, qui sonna le glas de l’aventure chevaleresque, provoqua l’émergence d’un premier sentiment national, incarné par des capitaines audacieux, mais aussi par des femmes et des hommes du peuple menant au péril de leur vie une guerre de coup de main.
C’est la bataille, que raconte ainsi Valérie Toureille, mais également ses conséquences. Car si Azincourt constitue un épisode fondateur de la nation anglaise, il signe aussi l’acte de naissance de la première résistance française.
Le drame d'Azincourt. Histoire d'une étrange défaite, Valérie Toureille, essai, Ed. Albin Michel, sept. 2015, 240 pp
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Années 1830 : l’Italie n’est pas encore une nation. Tandis que les partisans de l’unité luttent du nord au sud, quatre personnages sont aux prises avec leur destin et avec l’Histoire : Colombino l’orphelin, paysan candide, parti à Rome avec son mulet Astolfo demander au pape la bénédiction de son union avec la belle Vittorina ; Leda, passée malgré elle du couvent à l’espionnage ; Lisander, cynique au grand cœur, photographe expérimental, courant après la fortune et les beaux yeux d’une prostituée ; et enfin le jeune Garibaldi, trouvant au Brésil l’inspiration de ses combats futurs pour l’unité italienne, mais aussi l’amour de la voluptueuse Aninha.Alessandro Mari signe un roman magistral sur la jeunesse. Jeunesse du corps, de l’esprit, jeunesse d’une nation. Une grande fresque, portée par le souffle romanesque du 19e siècle, mais à l’écriture résolument moderne, puissante et sensuelle. Une œuvre exceptionnelle, qui a valu à son auteur de trente-cinq ans le très prestigieux prix Viareggio.
Les folles espérances, Alessandro Mari, roman traduit de l'italien par Anna Colao, août 2015, 992 pp