Le choix du jury Goncourt est bon. Il est littéraire et son lauréat est un excellent écrivain qui maîtrise son sujet. Son livre est absolument à lire. Rien à dire excepté peut-être que le Goncourt a encore une bonne occasion d'enregistrer dans ses lauréats un grand nom de la littérature mondiale en résistance avec le formatage de la pensée unique, de la pensée inique. Un homme à contre-courant, un homme qui prophétise un danger dont il sera difficile de s'extraire. L'Algérie devra attendre avant de voir récompensé un de ses talentueux écrivains... On a, en son temps, raté Kateb Yacine, figure légendaire qui avait su revendiquer notre langue comme une prise de guerre. Avec Boualem Sansal c'est une autre figure emblématique de notre littérature, je dis bien notre car il soulève une interrogation philosophique universelle, que nous manquons! Son roman est à lire absolument tout comme le fut en son temps celui d'Orwell pour appréhender le danger du radicalisme religieux qui menace nos démocraties. Un Goncourt face à cet enjeu n'a que peu de poids mais aurait eu le mérite de poser une lumière sur ce péril qui nous menace et qui comme Sansal le sait pour en avoir été le témoin est à l'œuvre.