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[Critique DVD] Le Labyrinthe du silence, voyage au bout de l’horreur

Publié le 05 novembre 2015 par Linfotoutcourt

Il était une fois, dans un monde si proche du notre, un pays qui avait choisit d'oublier l'horreur inhumaine qui y avait été commise seulement dix ans auparavant. Auschwitz n'était qu'un camp comme les autres, jusqu'à ce qu'un jeune procureur s'empare de l'affaire et écoute les témoignages secrets de centaines de survivants. Il affrontera, en notre compagnie, un véritable Labyrinthe du silence.

En notre temps d'exactions découvertes entre parenthèses, où l'indignation médiatique s'arrête à l'instant de débarrasser la table, il est de bon ton de rappeler le courage de ceux qui vont à l'envers de la vague. Le côté formidable de ce premier film vient du regard innocent qu'il épouse, celui du procureur auquel on s'identifie et qui vit la même désillusion et le même mutisme scandaleux que nous.

De cette rencontre nait un long-métrage qui dépasse son classicisme hagiographique et sa facture sans prise de risques pour mieux atteindre son objectif, à savoir rappeler que l'humanité ne vient pas sans un courage borné et un tempérament dénué de tous calculs. Une leçon d'humilité que chacun trouvera à son goût mais qui vaut bien qu'on s'y penche, aussi parce qu'en notre temps il y a des idéologies qui menacent de renaître de l'oubli.

Le Labyrinthe du silence est disponible en Blu-Ray, DVD & VOD.

Avis

La mise en scène est pour le moins fonctionnelle et effacée. Néanmoins, le transfert du DVD lui assure une présentation en tout point irréprochable, ce à quoi une piste VO en 5.1 rend tout autant honneur. Par égard pour le sujet, on s'est dispensé de la VF.

Côté bonus, on ne pouvait rêver prolongement plus juste au film. Porté sur l'œuvre de Giulio Ricciarelli, l'entretien avec le réalisateur se montre plutôt timide dans ses propos, se contentant de rappeler l'utilité d'un tel projet. Plus intéressant est le point de vue de l'ancien procureur du procès de Francfort, période qui nous est dissimulée du film. Sans langue de bois, le bonhomme n'hésite pas à mettre en lumière le côté romancé de l'adaptation cinématographique sans cracher dessus non plus.

Mais le vrai morceau de cette édition vient d'un documentaire de 45 minutes intitulé Le Procès d'Auschwitz. Ce document précieux contient les enregistrements du procès, parcourus par les témoignages bouleversants des rescapés des camps. Contextualisant avec sobriété l'époque et le déroulement de l'affaire, ce doc est un indispensable complément au film.

Plus qu'utile aussi est la présence des Bourreaux et Les Victimes (27 min), archive de la célèbre émission Cinq Colonnes à la Une. Dedans, l'équipe de journalistes va à la rencontre de quelques personnes déportées ou ayant frôlé la mort dans des camps. Des confessions peu pudiques mais qui portent la nécessité absolue d'être transmises aux générations futures, afin de ne plus jamais revivre cet hallucinant cauchemar.


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