10 tuyaux pour réussir dans la musique aujourd’hui

Publié le 05 novembre 2015 par Swann

Comment faire pour réussir dans la musique aujourd’hui ? Avoir du talent tu réponds. FAUX! Enfin logiquement, normalement, raisonnablement si c’est vrai. Le talent c’est la clé. MAIS…Oui il y a un mais! Le monde de la musique est un monde particulier où le talent ne suffit malheureusement pas toujours. En fait, il y a deux écoles : les trop talentueux, eux font de leur musique un véritable Art. Ils l’aiment profondément, avec le cœur pas avec le porte-feuille. Du coup, ils n’ont pas forcément envie de voir leur art dénaturé. Eux, ce ne sont pas des artistes grands publics. La plupart du temps quand tu places un « Sigur Ros » dans une conversation avec le « Grand Public », celui-ci lève un sourcil et lâche un « ça passe pas sur NRJ (ou Skyrock au choix) ça ? connais pas. » La deuxième école c’est donc « les autres« , eux non pas de talents particuliers (ou alors ils l’ont sacrifié sur l’autel du succès), ils n’inventent rien mais sont très bien conseillés. Ils font le buzz avec des chansons niaises mais efficaces parce que répétitives et faciles à retenir. Faut pas chercher, dans ces cas-là : ça marche comme les maths :

couplet+refrain+couplet (qui ressemble beaucoup au premier)+refrain répété au moins quatre fois+mélodie à deux accords simples = GRÉGOIRE, JOYCE JONATHAN etc = BINGO => AïE NOS OREILLES.

Tentons donc de savoir comment faire pour réussir à conquérir le cœur du Grand Public, gage de réussite dans la musique aujourd’hui. A bien y regarder, 10 constantes reviennent assez souvent. Donc, toi devant ton ordinateur si l’envie te dis de te voir propulser Star Mondiale-de-la-France et vendre 180 millions de CDs à travers l’Hexagone voilà ce que tu dois faire.

1. Tu copines avec un musicien célèbre. C’est plus facile quand sur ton album figure le nom d’un mec ou une meuf célèbre. Même si toi tu fais de la soupe, si jamais t’es labellisé Louis Bertignac ou je ne sais qui d’autres, c’est forcément gage de bonne musique. Essaies de tenter ta chance avec Jean Jacques Goldman, je suis certaine qu’il te fera gagner huit disques de platine.

2. Chanter des chansons aux textes basiques, simples, et surtout pas de poésies hein, sinon on dit que tes paroles sont trop compliqués, que tu prends pour Rimbaud, que t’es hype et que ta musique est de toute manière réservée aux parisiens bobos et élitistes abonnés aux Inrocks.

Vianney : « mais t’es pas là, mais t’es où ?
mais t’es où ? (pas là, pas là pas là)

RÉSULTAT: SUCCÈS

Louane : « J’espère que tu vas souffrir
Et que tu vas mal dormir,
Pendant ce temps j’vais écrire,
Pour demain, l’avenir »

RÉSULTAT : SUCCÈS

Kendji: « Toi toi ma belle Andalouse, aussi belle que jalouse
Quand tu danses le temps s’arrête, je perds le nord, je perds la tête »

RÉSULTAT : SUCCES

3. Tu enchaînes les quatre mêmes accords. Prenons l’exemple du célébrissime « Toi + Moi » de Grégoire : Am / F / C / G… tout le long, toujours, toujours, toujours. La mélodie te rentre dans l’oreille accidentellement, et n’en sort que deux semaines plus tard. Grégoire, lui il a tout compris à la vie du musicien Grand Public, la preuve d’ailleurs qu’il est issu du Grand Public puisque produit par My Major Company. Un Label Academy en quelque sorte…

4. Les langues régionales ont le vent en poupe. En France, on est carrément fiers de la richesse de nos langues régionales. Surtout, on a de la chance : il y a chez nous une véritable diversité des langues, et pour les peuples c’est un véritable signe d’appartenance. Nolwenn Leroy l’a bien compris. Elle s’est cassée la gueule avec l’album Le Cheshire Cat et Moi (50 000 exemplaires vendus). Pourtant Dieu sait que cet album était bon. Du coup, changement de cap, désormais elle se redécouvre une identité bretonne, chante en gaélique, adopte le look folk-cheap-hippie-kaamelott et oh miracle elle vient de dépasser les 600 000 exemplaires vendus… Les langues régionales donc ça marche. Amaury Vassili, corse de naissance et fier de l’être revendique son appartenance et n’a pas peur de chanter dans cette langue (et dans d’autres aussi pour varier les plaisirs), du coup 250 000 albums vendus pour son deuxième opus… Kendji lui reprend la sauce « gypsy king ». C’est déjà vu, mais ça marche toujours aussi bien dans les campings, dans les discothèques, dans les supermarchés…

5. Youtube, c’est l’avenir. Tu as une guitare, un piano, une caméra. Ok, alors chéri c’est facile. Tu demandes à un de tes potes de te filmer en train de chanter une chanson d’une personnalité Hyper célèbre. C’est important que la personne soit hyper-célèbre. Pour peu que tu es une jolie voix, et que tu sois pas trop dégueulasse à regarder, la star en question peut craquer sur toi, et reprendre ta vidéo et ensuite en faire une méga-promo. La preuve avec le trio L.E.J qui est actuellement nommé au NRJ Music Awards, le Grââl des artistes grand public.

6. Surtout fais tout bien tout ce que ta maison de disque te dis de faire. Un directeur artistique d’une grande maison de disque a un espèce de sixième sens : celui du biznessman. Oui non parce qu’on ne parle pas de talent ici, mais de fric. « C’est comme un commercial en fait », m’a-t-on dit un jour. Si le gars te dit « insuffles un chouwa de beat éléctro dans ton son », fais-le parce qu’il sait qu’indéniablement ça va marcher. Ça ne te plait pas ? On s’en tape, CA VA MARCHER

7. Auto-tune/vocoder : obligé ! Merci Black Eyed Peas !!!!!!!!!!!!!! Ça, ce sont des techniques à utiliser quand tu es fille plutôt jolie, mais que tu ne sais pas chanter. Les petites machines font tout pour toi. Et pour peu que tu ajoutes les beats electro du DA, tu peux être sur que tu fais fureur dans les clubs et discothèques du monde. Ensuite, David Guetta te remarque, tu fais un duo avec lui (qui ressemblera fortement à ce qu’il a déjà fait il y a cinq ans), et tu es une superstar internationale.

8. Il faut aimer tout le monde dans la musique, même ce que tu n’aimes pas.  Gaëtan Roussel a utilisé cette technique après la publication de sa reprise « Des Hauts, Des Bas » avec Florent Marchet (l’inconnu du grand public à la belle plume qui a sorti déjà trois albums quand même auparavant…Oui le prototype du chanteur pour élite…qui donc applique la technique numéro 1). Voilà ce que dit Gaëtan : « je ne connaissais pas très bien Florent avant cette proposition. Courchevel est un très bel album, et Florent est un artiste dandy, sensible, curieux, accueillant et ouvert ». A-M-O-U-R, dans la musique tout le monde s’aime! Lady GaGa : tu l’aimes. Johnny Hallyday tu l’aimes, M. Pokora (aïe) tu l’aimes aussi.

9. Prends comme modèle une star américaine. Les américains dans la musique c’est les plus forts. Donc faut prendre exemple sur eux, va pas chercher. Shy’m elle par exemple veut être la Rihanna française. M Pokora se voit en Justin Timberlake, et Amel Bent en Beyoncé… Louane espère être notre Taylor Swift (Tay-Tay rigole très fort), Vianney lui a pros le modèle anglais d’Ed Sheeran, il fait tout pareil en français et en moins bien, mais nous les journalistes-ces-vendus ont te les présentent comme des « presque pareils »… Ouai, presque…

10. Le look c’est important. Tout passe par là aujourd’hui ! Si tu séduis Elle, Vogue et Grazia, alors c’est bon t’as tout gagné. Yelle, elle a tout compris. Non parce que sa musique c’est pas ce qu’il y a de plus renversant (« je veux te voir, dans un film pornographique, en action avec ta *** », tu te souviens ?). En revanche, d’un point de vue purement fashion, elle déchire. Et complètement dans l’air du temps, elle est toujours en avance sur les tendances mode.