© FAF ZIMO (Corse, Île de beauté)
Suite à une récente mesure du gouvernement visant à remettre de l'ordre dans la problématique des loyers, il convient d'examiner en ce jour la crise des loyers qui frappe de plein fouet la capitale économique, suite au déclenchement de la crise politico-militaire, il y a plus d'une décennie.
En effet, suite à la quasi-partition du territoire après les terribles événements de Septembre 2002, il s'en est suivi un flux migratoire interne d'une forte intensité en direction d'Abidjan. Le marché du logement s'en est trouvé sérieusement perturbé de sorte que les mécanismes de fonctionnement de l'offre et de la demande se sont mis en branle au détriment des demandeurs. Le moindre trou d'air a suivi une hausse incroyable des frais d'habitation. Des studios auparavant loué entre cinquante et soixante dix mille francs sont passés à cent ou cent-vingt mille francs CFA. Le calcul des sommes à débourser pour s'offrir un toit donnait le tournis. Des montants de caution avoisinant une année ou six mois de terme, des frais d'agence etc.
Si dorénavant un futur locataire ne doit prévoir qu'un mois d'avance et deux mois de caution pour se loger (Ouf !), jetons un regard sur un phénomène apparemment normal, celui des agences immobilières ou des cabinets d'huissiers qui gèrent le patrimoine des propriétaires de logements.
Oui, il en existe de sales bonhommes qui n'hésitent pas à vous transformer un local en porcherie, à vous planter un beau matin avec un décompte faramineux de remise en état des lieux pour espérer louer de nouveau.
Toutefois, il faut le signaler tout net, certains agents immobiliers et cabinets d'huissiers sont en fait des usuriers. Non seulement, le locataire doit se résigner à signer un contrat abusivement bâtard, en sus, le paiement des loyers est exigible d'avance, avec une pénalité de 10% en cas de retard d'une dizaine de jours. Pour couronner le tout, une mise en demeure avec à la clé une expulsion est adressé au locataire passé le quinze d'un mois non encore consommé en réalité. Ces individus véreux n'hésitent pas à franchir le rubicond en usant de leurs relations pour rendre effectives des mesures arbitraires fondées sur du non-sens juridique.
Alors question, existe-il un organe ou une cellule étatique chargée de contrôler la légalité des contrats de location ?
On rétorquera que les tribunaux compétents peuvent être saisis pour régler de tels litiges, et moi j'argue qu'il est toujours important de prévenir, et que dans certains cas extrêmes, des personnes non instruites sur leurs droits ou poussées à bout doivent malheureusement subir de telles injustices.
Tout en saluant la volonté des décideurs à réguler un tant soit peu le marché immobilier, il serait intéressant de fixer également des garde-fous pour que soit respecté un minimum de légalité dans la rédaction des contrats de location. En effet, quelle valeur juridique pour une signature apposée en désespoir de cause ?
Félicité Annick FOUNGBÉ ZIMO épse DE SOUZA