C'est plutôt stimulant d'imaginer que Kaesong puisse, dans un futur proche, retrouver un peu de son influence d'autrefois. Sa localisation si proche de la frontière nord-sud, qui en fait aujourd'hui une zone particulièrement sous contrôle, peut devenir un atout. Si le rapprochement nord-sud se poursuit, sa situation géographique est en effet idéale : la ville est à 1 heure de Séoul, à 15 minutes de Ganghwa-do si le projet de pont reliant l'île au nord se réalise, à 2 heures de Pyongyang, à 1 heure d'Incheon et de son aéroport, et très proche d'un accès à la mer.
En raison de son expérience accumulée à travers cette expérience unique de coopération industrielle avec le sud, Kaesong sera la ville la plus prête à jouer le rôle d'intermédiaire si la situation inter-coréenne s'améliore. Une importante partie de ses habitants aura travaillé dans des entreprises modernes, se sera frotté aux contraintes d'une gestion fonctionnant selon les principes de l'économie de marché, et aura multiplié les contacts avec le sud.
Mais le futur de Kaesong n'est pas assuré pour autant : 11 des 13 hauts fonctionnaires sud-coréens travaillant à la tête du comité de gestion du parc ont été expulsés en mars par le nord, en raison de la dégradation des relations nord-sud. (Sont-ils revenus depuis ? Je n'ai pas réussi à trouver l'info.) Cela ne semble pas avoir perturbé le bon fonctionnement des entreprises présentes, ce qui laisse espérer que la zone puisse jouer un rôle moteur dans le rapprochement inter-coréen, en dépit des fluctuations politiques de part et d'autre de la frontière.