Ces mesures ont été arrêtées suite à un processus de dialogue et de concertation engagé par le ministère avec les représentants des éleveurs de bovins laitiers et des professionnels de la filière lait. Ainsi, pour répondre aux préoccupations des éleveurs de bovins laitiers et préserver les investissements existants, le gouvernement a décidé que le prix de référence du litre de lait cru de vache soit fixé à 50 DA, à savoir 36 DA le prix de cession du lait cru aux laiteries et 14 DA de subvention de l'État, contre respectivement 34 DA et 12 DA auparavant. L'augmentation de la subvention (14 DA) vise à inciter les éleveurs à produire un lait de qualité, sain et marchand, selon la même source. Le nouveau prix de référence est appliqué à partir du 2 novembre, selon le ministère qui précise néanmoins que le prix à la consommation du sachet de lait pasteurisé conditionné en sachet est maintenu à 25 DA/litre. Pour les laiteries, elles sont appelées à développer sur le marché un segment de produit de lait cru sous forme Tetra pack (UHT) dont le prix est libre et à développer la production de lait en poudre pendant la période de forte lactation. En réponse à la préoccupation des éleveurs relative à l'accès à l'aliment de bétail et à la régulation du marché de ce produit, il a été décidé d'approvisionner directement les éleveurs en son issu de la trituration des blés soutenus par l'État. C'est l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC), et l'Office national d'aliment de bétail (ONAB) qui veilleront à ce que les minoteries exécutent cette décision.
Encourager l'investissement en amont
"Ces mesures s'inscrivent dans l'objectif de réduction substantielle du recours à l'importation de la poudre de lait, d'ici 2019, et de promouvoir la production et les investissements nationaux dans ce domaine." Par ailleurs, d'autres mesures de facilitation à moyen terme ont été prises par le gouvernement afin d'asseoir une stratégie de relance de la filière lait. Il s'agit, notamment de l'accès des professionnels de la filière lait au foncier agricole pour leur permettre d'investir en amont de la filière lait et concourir au développement des grandes cultures (céréales et fourrages). Les pouvoirs publics ambitionnent, dans ce cadre, de promouvoir la création de fermes "modernes intégrées" pour l'élevage bovin laitier et la production de céréales et de fourrages dans le cadre de contrats-programmes. Les élevages intégrés de bovins laitiers et de production fourragère seront aussi encouragés dans le cadre de la mise en valeur et de la résorption de la jachère. Une nomenclature de soutien plus adaptée est également prévue pour le développement des cultures fourragères. L'OAIC interviendra à ce titre dans l'importation et la distribution des semences fourragères adaptées pour développer les superficies fourragères, ainsi que dans la mise en place d'un programme de multiplication des semences fourragères avec les instituts et les opérateurs privés. Les pouvoirs publics vont encourager aussi l'utilisation du crédit de campagne "R'fig" pour investir dans la production des fourrages, alors que les coopératives des éleveurs seront incitées à recourir à l'exploitation des périmètres irrigués, notamment dans les Hauts Plateaux et le Sud. Pour stabiliser le marché des fourrages, les pouvoirs publics ont décidé, pour la première fois, d'encourager la transformation et le conditionnement dans ce domaine. L'ONAB est autorisé ainsi à investir dans le développement du marché des aliments de bétail, en partenariat avec l'OAIC et les autres opérateurs publics et privés. Cet opérateur public devra ainsi acquérir les équipements appropriés pour développer les procédés de stockage du son en cube et du fourrage, et développer les techniques innovantes permettant la production de fourrage hydroponique et la valorisation des sous-produits agricoles et agroalimentaires. Pour atteindre ces objectifs, le ministère a donné instruction pour que les procédures de contrôle et de paiement des subventions seront décentralisées à partir du 1er janvier 2016. Il a été décidé également que les capacités techniques et agronomiques des Directions de services agricoles (DSA) seront davantage mobilisées pour promouvoir et encadrer les investissements agricoles.
Il s'agit également d'alléger les procédures du crédit "Ettahadi" et du crédit fédératif, ainsi que par la généralisation du financement aux autres banques, à l'instar de celui qui est pratiqué par la BADR.
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