: cuisine banale
: cuisine d’un bon niveau
: cuisine intéressante et gourmande
: cuisine de haut niveau… à tous les niveaux
: cuisine exceptionnelle
… Le menu déjeuner est un bon prétexte pour goûter à la cuisine d’Alain Ducasse entre les mains du chef Christophe Saintagne …
Pénétrer dans la grande salle à manger du Meurice est toujours un moment d’émotion devant la splendeur de cette salle incroyable, majestueuse, irréelle presque… Certains jouent les indifférents, les habitués, les « je viens souvent », quelle erreur ! Il faut se laisser porter, emporter dans cet endroit hors du temps, à la blancheur éclatante, aux lustres éblouissants, aux immenses fenêtres donnant sur le jardin des Tuileries, dans un décor unique de Starck qui a tout bougé sans presque rien changé, dirait-on. Du grand art.
Le menu déjeuner est un bon prétexte pour non seulement s’asseoir à une des tables du restaurant, avec sa vaisselle unique, mais de goûter à la cuisine d’Alain Ducasse entre les mains du chef Christophe Saintagne, un bon élève du maître. Au fil des saisons, dans le menu à 110 €, il propose un choix de deux plats, une entrée, un dessert et bien sûr tous les à-côtés inhérents à un restaurant de ce niveau.
Une entrée en matière avec un amuse-bouche d’une esthétique étonnante, épurée, métallisée, et pourtant si chaleureuse dans sa fraîcheur iodée. Une Huître, racines au gros sel. La perfection pour une idée simplement géniale.
Récompense obligatoire, passage obligé lorsque l’on est chez Alain Ducasse et particulièrement au Meurice, le Cookpot !
Des légumes du moment cuits à la perfection, al dente ma non troppo, présentés comme des dim sum dans une sorte de panier superbe. Rustique presque, campagnard sans doute, en tout cas un véritable délice simple dans la quintessence du légume. Si, en même temps, vous vous préparez une petite tartine de pain et du fabuleux beurre (*) sur table…
C’est la nouvelle alliance du moment, le mariage de l’année, poisson et betteraves sous toutes ses formes. Ici, deux superbes filets de daurade crue, splendide, presque nacrée, saupoudrés de quelques grains fins de poivre, accompagnés de diverses betteraves en lamelles et quartiers. Finesse et perfection des saveurs. Une nouvelle fois, des produits d’exception dans leur vérité première. Damien Azémar, sommelier expert et chaleureux, a trouvé un bel accord avec un Chassagne-Montrachet du Domaine Morey- Coffinet, Premier Cru « Les Caillerets », en 2011.
Entre les deux, mon cœur balance… Le choix se porta sur la pintade, sinon c’était une belle pièce de Bar au fenouil et citron. Étonnamment, la volaille est présentée totalement désossée, à plat et cuite ainsi. Pas loin de la présentation en crapaudine. Le risque est de sécher la chair ainsi aplatie mais le chef évite en partie cet écueil grâce à un joli et savoureux jus de cuisson, agrémenté de champignons pieds-bleus au goût tendre, parfumé, et presque sucré. Un plat alliant avec maestria rusticité et sophistication.
On connaît le talent éclatant de Cédric Grolet, devenu chef pâtissier peu de temps après son arrivée au Meurice. Sérieux et inventif, précis, d’excellentes bases classiques qui lui permettent des créations étonnantes tout en gardant les pieds sur terre.
Ainsi, de belles figues de saison, saisies, servies tièdes dans un écrin de feuilles de figuier, et accompagnées en contrepoint subtil d’un granité glacé et parfumé, et d’un verre de Madeira Boal. Un final grandiose.
Mignardises et indispensable chocolat de la chocolaterie d’Alain Ducasse. Service au-delà du parfait sous la houlette du grand Frédéric Rouen, maître d’hôtel hors du commun. Un qualificatif qui va bien au Meurice.
228, rue de Rivoli75001 Paris
Tél : 01 44 58 10 55
www.lemeurice.com
Voiturier
M° : Tuileries
Fermé samedi & dimanche
Menu : 85 € (2 plats)
Menu : 110 € (3 plats)
Menu : 130 € (3 plats & fromages)
(*) Beurre Sutra des Affineurs du Béthelin, en Normandie