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Un trou d'ozone de plus de 28 millions de km2 au-dessus de l'Antarctique

Publié le 04 novembre 2015 par Bioaddict @bioaddict
Selon l'Organisation météorologique mondiale (OMM), la surface du trou dans la couche d'ozone constatée début octobre 2015 au-dessus de l'Antarctique fait partie des plus étendues jamais observées.

Un communique de l'OMM publié le 30 octobre 2015 indique que, le 2 octobre, le trou d'ozone a atteint son étendue maximale de l'année avec une superficie de 28.2 millions de km2. Selon les enregistrements de la NASA, il s'agit de la plus vaste superficie jamais relevée à cette date spécifique.

"Depuis le 2 octobre, la surface du trou d'ozone calculée par la NASA est plus étendue que toutes les précédentes années à la même période. Elle atteint une moyenne de 26.9 millions de km2 sur les 30 jours consécutifs où la superficie était maximale. Ces chiffres placent le trou d'ozone 2015 au troisième rang en termes de superficie, après les records des années 2000 et 2006" indique l'OMM. Mais selon Geir Braathen, scientifique principal à la Division de la recherche sur l'environnement atmosphérique relevant du Département de la recherche de l'OMM, "il n'y a pas de raison de s'alarmer"... Vraiment ?!

La couche d'ozone stratosphérique, qui se trouve à quelque 25 kilomètres d'altitude, nous protège du rayonnement nocif du soleil. L'appauvrissement de la couche d'ozone - qui se produit chaque année durant le printemps austral - est provoqué par des températures extrêmement froides dans la stratosphère et par la présence dans l'atmosphère de gaz attaquant l'ozone, comme le chlore et le brome.

"Malgré la mise en place du Protocole de Montréal, il se peut que nous continuions à observer des trous d'ozone étendus au-dessus de l'Antarctique jusqu'en 2025 environ, en raison des conditions météorologiques régnant dans la stratosphère et parce que les substances chimiques subsistent dans l'atmosphère pendant plusieurs décennies après avoir été stoppées" précise M. Braathen.

Le protocole de Montréal, adopté en mars 1985, a imposé la suppression de l'utilisation de nombreuses substances chimiques (telles que les CFC, ou chlorofluorocarbures, que l'on trouvait notamment dans les aérosols, les équipements de réfrigération et d'isolation) appauvrissant la couche d'ozone. Il a été signé par de nombreux pays suite à l'alerte donnée sur la concentration d'ozone au-dessus du continent antarctique. Il a d'ailleurs été le premier protocole environnemental à atteindre la ratification universelle.

Selon les prévisions de l'OMM, la couche d'ozone devrait être, en grande partie, reformée vers le milieu du XXIe siècle, bien qu'au-dessus de l'Antarctique, ce sera plus tard... "il faudra sans doute attendre 2070" explique l'organisation. Le fait est que le devenir de la couche d'ozone dépend en grande partie des concentrations de CO2, de méthane et de protoxyde d'azote,les trois principaux gaz à effet de serre à longue durée de vie présents dans l'atmosphère. Si l'OMM se veut rassurante, elle donne également toutes les raisons de s'alarmer... L'Organisation indiquait ainsi en septembre 2014 que la teneur de l'atmosphère en gaz à effet de serre avait atteint un nouveau record en 2013, précisant que "la concentration de dioxyde de carbone dans l'atmosphère, loin de diminuer, a augmenté l'an dernier à un rythme inégalé depuis près de 30 ans".

L'annonce de la constatation de ce trou d'ozone de plus de 28 millions de km2 au-dessus de l'Antarctique est un nouveau signal d'alarme avant la COP21, la grande conférence sur le Climat qui a lieu à Paris en décembre 2015. Il est grand temps de réduire nos émissions de CO2 et d'autres gaz à effet de serre dans tous les domaines d'activité.

Mathilde Emery


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