L’exposition à des animaux réduit le risque d’allergie chez l’enfant, un effet bénéfique démontré par de nombreuses études. Cette nouvelle recherche, suédoise et menée sur plus d’1 million d’enfants, présentée dans le JAMA, précise dans quels cas l’effet protecteur est avéré. Première condition, des parents sans antécédents d’asthme et d’allergies. Seconde caractéristique : l’effet protection semble retardé de quelques années après l’exposition.
L’hypothèse de l’hygiène -qui consiste à trop préserver les nouveau-nés des allergènes, ce qui va renforcer leur risque d’allergies, plus tard dans la vie-, suggère ainsi un lien entre le recul des maladies infectieuses et l’augmentation des allergies dans les pays riches. L’amélioration des niveaux d’hygiène conduisent à un contact réduit avec les microbes qui va de pair avec une augmentation de l’incidence des maladies allergiques et auto-immunes, telles que le diabète de type 1. De nombreuses études ont documenté cette hypothèse, en montrant que les enfants vivant en contact avec des animaux de ferme vont développer moins d’allergies cours de leur vie. Une étude de l’Université d’Aarhus (Danemark) montre en particulier que ces enfants ont un risque réduit de maladie inflammatoire chronique de l’intestin (MICI). Une toute récente étude – de l’Université de Gand à laquelle ont participé des chercheurs de l’Université de Marseille- a confirmé que grandir à la ferme et être exposé à la » farm dust » protège les enfants contre les allergies, le rhume des foins et l’asthme. Cette nouvelle étude confirme l’association avec l’exposition à tous les animaux.
Les chercheurs de l’Université d’Uppsala (Suède), a » revisité » l’association entre l’exposition aux chiens et animaux de ferme pendant la première année de la vie et l’incidence de l’asthme à l’âge préscolaire (maternelle, 3 ans) ou vers l’âge de 6 ans, sur tous les enfants nés en Suède nés de 2001 à 2010, soit 1.011.051 enfants, dont
– 376.638 d’âge préscolaire, dont
– 14,2% ont été exposés à des chiens,
– 0,5% à des animaux de ferme.
Pour ces enfants d’âge préscolaire, l’incidence de l’asthme a été évaluée à partir de l’âge de1 an, puis tout au long de la période d’étude.
– 276.298 enfants d’âge scolaire, dont,
– 8,2% exposés à des chiens,
– 0,3% à des animaux de ferme.
Pour ces enfants d’âge scolaire, l’incidence de l’asthme a été évaluée au cours de la 7è année de la vie. L’analyse montre, après prise en compte des facteurs de confusion possibles, et sur une période de suivi de 10 ans, que
· vivre avec un chien au cours de sa première année de vie est associé à une diminution du risque d’asthme:
– de 13% à l’âge scolaire,
– de 10% après l’âge de 3 ans ou plus.
· Vivre à proximité d’animaux de ferme est associé à une réduction du risque d’asthme :
– de 31% chez les enfants d’âge préscolaire,
– de 52% chez les enfants d’âge scolaire.
Le statut parental s’avère déterminant : Dans les 2 cas d’exposition, à un chien ou à des animaux de ferme, le statut de l’asthme parental est déterminant pour la réduction du risque chez l’enfant. Ainsi, seuls les enfants ayant des parents exempts d’antécédents d’asthme vont bénéficier, de manière significative, du facteur protecteur à long terme de l’exposition. Et cela vaut pour les niveaux de risque des enfants d’âge scolaire et préscolaire.
Une réduction du risque à plus long terme : L’étude révèle aussi un effet de protection retardée par rapport à l’exposition. Ainsi vivre dans sa première année avec un chien ou à proximité d’animaux de ferme n’a aucun effet significatif sur le risque de l’asthme chez les enfants de moins de trois ans.
Source: JAMA Pediatrics November 2 2015 doi:10.1001/jamapediatrics.2015.3219 Early Exposure to Dogs and Farm Animals and the Risk of Childhood Asthma
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