Delphine de Vigan a mis quatre ans à concevoir une bombe romanesque aux mécanismes discrets bien qu’ils imposent leur fonctionnement. Son livre précédent, Rien ne s’oppose à la nuit, avait été couvert d’éloges et de prix littéraires. Celui-ci, en confirmant la maturité de son auteure, a pris le même chemin. Après Rien ne s’oppose à la nuit, les choses se sont moins bien passées, s’il faut en croire votre nouveau roman… C’est-à-dire ? Le blocage de l’écriture que vous racontez dans un livre dont le titre, D’après une histoire vraie, génère cependant quelques doutes. La question est inévitable : est-ce à moitié vrai ou en grande partie inventé ? C’est la question qui sous-tend le roman, surtout. Donc, évidemment, je ne peux pas y répondre comme ça. J’ai écrit un livre de 480 pages pour aborder cette question. Il y a quand même une idée qui, pour être romanesque, vient quand même du livre précédent, qui aurait pu générer un livre fantôme. Oui, c’est une belle idée romanesque. J’ai moi-même dit ça dans une interview après la parution de Rien ne s’oppose à la nuit. Au-delà de mon histoire familiale par laquelle il était inspiré, c’était un livre qui interrogeait sur l’origine de l’écriture. C’était un questionnement sur pourquoi on écrit, d’où on écrit, quel événement, quelle faille, quel petit grain de sable fait de nous des écrivains ? Je me suis dit qu’il y avait peut-être un autre livre qui pouvait raconter ça, ce que j’ai appelé le livre fantôme dans une interview. De là à imaginer que certains lecteurs attendent ce livre fantôme, il n’y a qu’un pas. Il est présent à l’arrière-plan, d’une certaine manière. Tout à fait, d’ailleurs peut-être ce roman-ci est-il le livre fantôme. Ou pas ? Ou pas, voilà. En tout cas, pas nécessairement sous la forme que le lecteur attend. Ni que L. attend ? Et que L. attend. Bien sûr, il y a un jeu sur le vrai et le faux. Au départ, la confusion non seulement possible mais souhaitée entre la narratrice et l’auteure est voulue. Maintenant, jusqu’où cette histoire est vraie, c’est toute la question. Le titre résume d’ailleurs cette tendance du moment qui est de nous raconter des histoires en les certifiant, en leur apposant le label du réel. Mais, en fait, on n’en sait rien si elles sont réelles, jusqu’où elles sont réelles et en quoi une fiction n’est-elle pas plus réelle ou plus vraie ? C’est le « mentir-vrai » d’Aragon ? Oui, il y a quelque chose de ça. De toute façon, pour moi, dans l’écriture, ce n’est pas ça qui compte, au fond. La vérité est ailleurs. Elle n’est pas dans la vérité de l’histoire ou de son origine, elle est dans la manière dont l’écrivain s’en empare et la traite. Il y a une part de jeu ? Oui, il y a une part de jeu. Vous utilisez des prénoms et des noms réels, celui de votre compagnon, François, ceux de quelques écrivaines, Lionel Duroy qui écrit l’autobiographie de Depardieu… C’est une manière d’égarer encore plus le lecteur ? En tout cas, c’est une manière de jouer avec les codes. Mon idée était de jouer avec les codes de l’autofiction et, parmi ces codes-là, il y a le fait de conserver les prénoms, de se créer un double romanesque qui porte le même prénom que le mien. Et, aujourd’hui, les gens savent le prénom de mon compagnon. Donc, oui, je joue avec le lecteur, je l’emmène dans un voyage où il part en effet de l’idée qu’il lit quelque chose de « vrai », où il retrouve d’une certaine manière l’auteure de Rien ne s’oppose à la nuit après le succès de ce livre – et peut-être d’ailleurs que cette Delphine-là, au début du roman se confond tout à fait avec moi. Ensuite, le voyage va brouiller les pistes, brouiller les codes, peut-être en inventer d’autres pour inviter le lecteur à se poser un certain nombre de questions sur l’écriture, sur la littérature, sur sa lecture aussi : pourquoi est-il si important que ce soit vrai ou pas ? Vous jouez même avec les nerfs du lecteur jusqu’au dernier signe typographique, l’astérisque qui suit le mot « FIN ». Car, finalement, qui a écrit ce livre ? Exactement. Qui a écrit ce livre ? Est-ce que c’est L., est-ce que c’est Delphine, est-ce que c’est l’autre qui existe chez chaque écrivain ? C’est toujours un autre qui écrit par-dessus notre épaule. C’est aussi un livre sur la manipulation. Etait-ce le thème central du roman romanesque ? Oui, c’est le point de départ et c’est une question qui m’intéresse. Je l’ai déjà abordée dans d’autres romans et il faut croire que ça me tient à cœur, la description d’une relation d’emprise, l’abus de pouvoir, la manière dont on peut être littéralement phagocyté, anesthésié, paralysé par quelqu’un d’autre… Au terme de ce livre, peut-on dire que la fiction a gagné ou, plus fondamentalement, que l’écriture a gagné ? C’est une question intéressante… Je dirais que la fiction l’emporte. Peut-être que c’est un éloge de la fiction sous couvert d’autobiographie. Pensez-vous déjà au prochain livre ? Je commence à y penser, oui. Mais je ne sais pas quand je le terminerai : chaque livre a son propre rythme et peut-être que ce sera quatre ans, peut-être que ce sera dix, je n’en sais rien.
Dans la foulée de l'annonce du Goncourt, le jury du Renaudot a livré les secrets de ses délibérations. Pour trois prix, pas moins, bien que le Renaudot du roman soit le plus connu. C'est Delphine de Vigan qui l'a obtenu - de haute lutte, puisqu'il a fallu cinq tours de vote avant que tombe la décision - pour D'après une histoire vraie. Du côté de l'essai, Didier Blonde et son enquête sur Leïlah Mahi 1932 est le lauréat et, pour les poches, Vénus Khoury-Ghata avec La fiancée était à dos d'âne.
Reprenons, un à un.
Delphine, écrivaine, ne parvient pas à surmonter le succès
de son dernier roman, dans lequel elle dévoilait quelques secrets de famille.
C’est la panne. Pire qu’une panne, une dépression. Survient, comme une
sauveuse, ou au moins comme une solide béquille, une nouvelle amie, L., à qui
Delphine peut se confier et déléguer quelques tâches qu’elle ne parvient plus à
gérer : répondre aux messages, rédiger une préface, même la remplacer dans
une rencontre scolaire. Car L., qui sert de plume à des célébrités, cultive une
ressemblance physique croissante avec celle qu’elle prétend aider. Et il faut
que Delphine soit bien bas pour ne pas comprendre qu’elle se fait dévorer par
l’autre.
D’après une histoire
vraie utilise l’effet de réel avec une perversité jubilatoire qui crée un
étrange vertige chez le lecteur. Déstabilisé au moins autant que le personnage
principal, il suit un récit habile, parsemé de points de repère rassurants et
truffé de pièges inquiétants.
Delphine de Vigan a mis quatre ans à concevoir une bombe romanesque aux mécanismes discrets bien qu’ils imposent leur fonctionnement. Son livre précédent, Rien ne s’oppose à la nuit, avait été couvert d’éloges et de prix littéraires. Celui-ci, en confirmant la maturité de son auteure, a pris le même chemin. Après Rien ne s’oppose à la nuit, les choses se sont moins bien passées, s’il faut en croire votre nouveau roman… C’est-à-dire ? Le blocage de l’écriture que vous racontez dans un livre dont le titre, D’après une histoire vraie, génère cependant quelques doutes. La question est inévitable : est-ce à moitié vrai ou en grande partie inventé ? C’est la question qui sous-tend le roman, surtout. Donc, évidemment, je ne peux pas y répondre comme ça. J’ai écrit un livre de 480 pages pour aborder cette question. Il y a quand même une idée qui, pour être romanesque, vient quand même du livre précédent, qui aurait pu générer un livre fantôme. Oui, c’est une belle idée romanesque. J’ai moi-même dit ça dans une interview après la parution de Rien ne s’oppose à la nuit. Au-delà de mon histoire familiale par laquelle il était inspiré, c’était un livre qui interrogeait sur l’origine de l’écriture. C’était un questionnement sur pourquoi on écrit, d’où on écrit, quel événement, quelle faille, quel petit grain de sable fait de nous des écrivains ? Je me suis dit qu’il y avait peut-être un autre livre qui pouvait raconter ça, ce que j’ai appelé le livre fantôme dans une interview. De là à imaginer que certains lecteurs attendent ce livre fantôme, il n’y a qu’un pas. Il est présent à l’arrière-plan, d’une certaine manière. Tout à fait, d’ailleurs peut-être ce roman-ci est-il le livre fantôme. Ou pas ? Ou pas, voilà. En tout cas, pas nécessairement sous la forme que le lecteur attend. Ni que L. attend ? Et que L. attend. Bien sûr, il y a un jeu sur le vrai et le faux. Au départ, la confusion non seulement possible mais souhaitée entre la narratrice et l’auteure est voulue. Maintenant, jusqu’où cette histoire est vraie, c’est toute la question. Le titre résume d’ailleurs cette tendance du moment qui est de nous raconter des histoires en les certifiant, en leur apposant le label du réel. Mais, en fait, on n’en sait rien si elles sont réelles, jusqu’où elles sont réelles et en quoi une fiction n’est-elle pas plus réelle ou plus vraie ? C’est le « mentir-vrai » d’Aragon ? Oui, il y a quelque chose de ça. De toute façon, pour moi, dans l’écriture, ce n’est pas ça qui compte, au fond. La vérité est ailleurs. Elle n’est pas dans la vérité de l’histoire ou de son origine, elle est dans la manière dont l’écrivain s’en empare et la traite. Il y a une part de jeu ? Oui, il y a une part de jeu. Vous utilisez des prénoms et des noms réels, celui de votre compagnon, François, ceux de quelques écrivaines, Lionel Duroy qui écrit l’autobiographie de Depardieu… C’est une manière d’égarer encore plus le lecteur ? En tout cas, c’est une manière de jouer avec les codes. Mon idée était de jouer avec les codes de l’autofiction et, parmi ces codes-là, il y a le fait de conserver les prénoms, de se créer un double romanesque qui porte le même prénom que le mien. Et, aujourd’hui, les gens savent le prénom de mon compagnon. Donc, oui, je joue avec le lecteur, je l’emmène dans un voyage où il part en effet de l’idée qu’il lit quelque chose de « vrai », où il retrouve d’une certaine manière l’auteure de Rien ne s’oppose à la nuit après le succès de ce livre – et peut-être d’ailleurs que cette Delphine-là, au début du roman se confond tout à fait avec moi. Ensuite, le voyage va brouiller les pistes, brouiller les codes, peut-être en inventer d’autres pour inviter le lecteur à se poser un certain nombre de questions sur l’écriture, sur la littérature, sur sa lecture aussi : pourquoi est-il si important que ce soit vrai ou pas ? Vous jouez même avec les nerfs du lecteur jusqu’au dernier signe typographique, l’astérisque qui suit le mot « FIN ». Car, finalement, qui a écrit ce livre ? Exactement. Qui a écrit ce livre ? Est-ce que c’est L., est-ce que c’est Delphine, est-ce que c’est l’autre qui existe chez chaque écrivain ? C’est toujours un autre qui écrit par-dessus notre épaule. C’est aussi un livre sur la manipulation. Etait-ce le thème central du roman romanesque ? Oui, c’est le point de départ et c’est une question qui m’intéresse. Je l’ai déjà abordée dans d’autres romans et il faut croire que ça me tient à cœur, la description d’une relation d’emprise, l’abus de pouvoir, la manière dont on peut être littéralement phagocyté, anesthésié, paralysé par quelqu’un d’autre… Au terme de ce livre, peut-on dire que la fiction a gagné ou, plus fondamentalement, que l’écriture a gagné ? C’est une question intéressante… Je dirais que la fiction l’emporte. Peut-être que c’est un éloge de la fiction sous couvert d’autobiographie. Pensez-vous déjà au prochain livre ? Je commence à y penser, oui. Mais je ne sais pas quand je le terminerai : chaque livre a son propre rythme et peut-être que ce sera quatre ans, peut-être que ce sera dix, je n’en sais rien.
Quête modianesque pour Didier Blonde, fasciné par le portrait d'une femme dont on sait peu de choses, à l'exception du nom et de la date de la mort, dont les cendres se trouvent au cimetière du Père-Lachaise à Paris.
Cette Leïlah Mahi, qui fut-elle, que représente-t-elle pour ceux qui l'ont connue, et qui eux-mêmes ont été oubliés? Le livre chemine par intermittences, il a d'abord été un bref article qui aurait pu clore le sujet, car après tout, qu'y avait-il de plus à en dire?
Sinon que les obsessions, même à éclipses, ne relâchent pas si facilement leur emprise sur un écrivain familier de la période où à vécu Leïlah Mahi, et qui y a toujours privilégié les personnages de l'arrière-plan, les rôles secondaires, les silhouettes fugitives.
Un très beau récit qui dépose, chez le lecteur, une fine poussière venue du passé.
Donner
une jeune Juive pour femme à Abdelkader afin qu’il protège les siens, c’est
l’idée d’un vieux rabbin dans La fiancée était à dos d'âne, de Vénus Khoury-Ghata. Mais l’Emir a bientôt perdu ses guerres, Yudah suit
le mouvement de l’exil vers la France. Et se laisse porter par les événements,
sûre de son destin. Même si, devenue Judith, elle rencontrera Victor Hugo à
Paris pendant la révolution de 1848, elle n’aura pas le temps de l’accomplir.
Sa trajectoire brisée est imaginée dans une langue très pure, porteuse d’une
sorte d’évidence.
Delphine de Vigan a mis quatre ans à concevoir une bombe romanesque aux mécanismes discrets bien qu’ils imposent leur fonctionnement. Son livre précédent, Rien ne s’oppose à la nuit, avait été couvert d’éloges et de prix littéraires. Celui-ci, en confirmant la maturité de son auteure, a pris le même chemin. Après Rien ne s’oppose à la nuit, les choses se sont moins bien passées, s’il faut en croire votre nouveau roman… C’est-à-dire ? Le blocage de l’écriture que vous racontez dans un livre dont le titre, D’après une histoire vraie, génère cependant quelques doutes. La question est inévitable : est-ce à moitié vrai ou en grande partie inventé ? C’est la question qui sous-tend le roman, surtout. Donc, évidemment, je ne peux pas y répondre comme ça. J’ai écrit un livre de 480 pages pour aborder cette question. Il y a quand même une idée qui, pour être romanesque, vient quand même du livre précédent, qui aurait pu générer un livre fantôme. Oui, c’est une belle idée romanesque. J’ai moi-même dit ça dans une interview après la parution de Rien ne s’oppose à la nuit. Au-delà de mon histoire familiale par laquelle il était inspiré, c’était un livre qui interrogeait sur l’origine de l’écriture. C’était un questionnement sur pourquoi on écrit, d’où on écrit, quel événement, quelle faille, quel petit grain de sable fait de nous des écrivains ? Je me suis dit qu’il y avait peut-être un autre livre qui pouvait raconter ça, ce que j’ai appelé le livre fantôme dans une interview. De là à imaginer que certains lecteurs attendent ce livre fantôme, il n’y a qu’un pas. Il est présent à l’arrière-plan, d’une certaine manière. Tout à fait, d’ailleurs peut-être ce roman-ci est-il le livre fantôme. Ou pas ? Ou pas, voilà. En tout cas, pas nécessairement sous la forme que le lecteur attend. Ni que L. attend ? Et que L. attend. Bien sûr, il y a un jeu sur le vrai et le faux. Au départ, la confusion non seulement possible mais souhaitée entre la narratrice et l’auteure est voulue. Maintenant, jusqu’où cette histoire est vraie, c’est toute la question. Le titre résume d’ailleurs cette tendance du moment qui est de nous raconter des histoires en les certifiant, en leur apposant le label du réel. Mais, en fait, on n’en sait rien si elles sont réelles, jusqu’où elles sont réelles et en quoi une fiction n’est-elle pas plus réelle ou plus vraie ? C’est le « mentir-vrai » d’Aragon ? Oui, il y a quelque chose de ça. De toute façon, pour moi, dans l’écriture, ce n’est pas ça qui compte, au fond. La vérité est ailleurs. Elle n’est pas dans la vérité de l’histoire ou de son origine, elle est dans la manière dont l’écrivain s’en empare et la traite. Il y a une part de jeu ? Oui, il y a une part de jeu. Vous utilisez des prénoms et des noms réels, celui de votre compagnon, François, ceux de quelques écrivaines, Lionel Duroy qui écrit l’autobiographie de Depardieu… C’est une manière d’égarer encore plus le lecteur ? En tout cas, c’est une manière de jouer avec les codes. Mon idée était de jouer avec les codes de l’autofiction et, parmi ces codes-là, il y a le fait de conserver les prénoms, de se créer un double romanesque qui porte le même prénom que le mien. Et, aujourd’hui, les gens savent le prénom de mon compagnon. Donc, oui, je joue avec le lecteur, je l’emmène dans un voyage où il part en effet de l’idée qu’il lit quelque chose de « vrai », où il retrouve d’une certaine manière l’auteure de Rien ne s’oppose à la nuit après le succès de ce livre – et peut-être d’ailleurs que cette Delphine-là, au début du roman se confond tout à fait avec moi. Ensuite, le voyage va brouiller les pistes, brouiller les codes, peut-être en inventer d’autres pour inviter le lecteur à se poser un certain nombre de questions sur l’écriture, sur la littérature, sur sa lecture aussi : pourquoi est-il si important que ce soit vrai ou pas ? Vous jouez même avec les nerfs du lecteur jusqu’au dernier signe typographique, l’astérisque qui suit le mot « FIN ». Car, finalement, qui a écrit ce livre ? Exactement. Qui a écrit ce livre ? Est-ce que c’est L., est-ce que c’est Delphine, est-ce que c’est l’autre qui existe chez chaque écrivain ? C’est toujours un autre qui écrit par-dessus notre épaule. C’est aussi un livre sur la manipulation. Etait-ce le thème central du roman romanesque ? Oui, c’est le point de départ et c’est une question qui m’intéresse. Je l’ai déjà abordée dans d’autres romans et il faut croire que ça me tient à cœur, la description d’une relation d’emprise, l’abus de pouvoir, la manière dont on peut être littéralement phagocyté, anesthésié, paralysé par quelqu’un d’autre… Au terme de ce livre, peut-on dire que la fiction a gagné ou, plus fondamentalement, que l’écriture a gagné ? C’est une question intéressante… Je dirais que la fiction l’emporte. Peut-être que c’est un éloge de la fiction sous couvert d’autobiographie. Pensez-vous déjà au prochain livre ? Je commence à y penser, oui. Mais je ne sais pas quand je le terminerai : chaque livre a son propre rythme et peut-être que ce sera quatre ans, peut-être que ce sera dix, je n’en sais rien.