Jeudi prochain, commence à Buenos Aires le cinquième festival du cinéma latino-arabe qui se décline maintenant aussi, à des dates diverses, dans certaines grands centres provinciaux comme Córdoba (province homonyme) et Rosario (Santa Fe).
Cette année, les organisateurs ont monté une programmation qui permettra de voir des films en provenance de vingt-deux pays dont l'invité d'honneur, le Maroc, sans oublier une semaine entière consacré au cinéma tunisien, où sera fêté le prix Nobel de la Paix remis aux ONG pour la démocratie dans le pays. Le programme se répartit sur six salles différentes, dont le 0 Km Gaumont Espacio Incaa (l'institut national du cinéma et de l'audiovisuel argentin). Le festival distribue des prix sous forme de budgets pour financer des travaux de post-production. A côté des projections, il propose aussi des conférences en lien avec l'actualité du monde arabe, dans les dimensions politique et philosophique. Le lien religion et liberté d'opinion sera abordé tout au long du festival, après que les événements de janvier en France ont si profondément marqué les intellectuels argentins mais les deux conférences porteront sur le cinéma en Palestine et son rôle de creuset pour l'élaboration de l'identité palestinienne et la crise humanitaire syrienne (1). A ce thème, correspondra aussi un cycle de trois documentaires sur les migrants produits par Al Jazeera.
L'association organisatrice, Cine Fertíl, s'est donné pour objectif de faire connaître et de promouvoir le cinéma arabe sur l'ensemble de l'Amérique Latine, depuis l'Argentine, ainsi que la promotion de la production cinématographique argentine et latino-américaine dans les pays arabes dans une démarche de coopération sud-sud.
L'Alliance Française est partenaire de la manifestation (le seul affiché sur la page Sponsors du site Internet). A travers elle, la France contribue au programme, grâce à plusieurs films de co-production internationale et la participation d'artistes biculturels, voire bi-nationaux (franco-marocain, franco-palestinien, etc.).
Jeudi, c'est un film libanais qui fera l'ouverture, un film tiré du célèbre roman de Khalil Gibran, Le Prophète. Il s'agit d'un long-métrage de Roger Allers produit par une actrice mexicaine, Salma Hayek.
Sous le titre Des images pour casser les stéréotypes, Página/12 propose ce matin une interview des deux organisateurs de la manifestation dans ses pages culturelles.
En visitant le site Internet de Cine Fertíl, vous découvrirez toute l'ampleur de l'expérience qui, au-delà du cinéma, englobe la musique, la formation ainsi qu'une banque de projets qui fonctionne toute l'année entre deux éditions du festival. Quelle belle entreprise de paix pour notre pauvre planète !
Dans le même temps, se tient aussi le festival international du cinéma juif en Argentine (FIJCA) dans deux cinémas de Buenos Aires, à Palermo et à Caballito, avec l'appui de l'Ambassade d'Israël (2). Le tout en même temps qu'a lieu à Mar del Plata le festival international de cinéma national.
Pour aller plus loin : lire l'article de Página/12 consulter le site Web du festival accéder à la page Facebook du festival.
(1) Avant les événements terribles qui la déchirent, la Syrie était le premier importateur de yerba mate à cause des liens que les familles d'immigrants syriens ont entretenus de génération en génération, depuis les années 1880, avec leurs parents restés au pays. (2) L'un des films programmés n'est autre qu'un long-métrage de 2014, intitulé 24 jours, qui raconte l'assassinat d'Ilan Halimi, une œuvre d'Alexandre Arcady tournée en français (sous-titrée en espagnol pour l'occasion), avec Zabou Breitman, Pascal Elbé, Jacques Gamblin, Sylvie Testud et Eric Caravaca.