Parler sexualité de personnes valides ?
Pas évident dans notre société pourtant très ambivalente.
Tour à tour, elle fait tourner la tête de jeunes gens à peine pubères qui s’identifient aux images laissées ici et là-souvent biaisées par leur contenu superficiel- ou culpabilise les ados qui ne savent plus vraiment sur quel pied danser.
Alors quand il s’agit de parler de la sexualité des personnes handicapées, c’est mission impossible. Jean-Michel Carré en a fait un film.
Plus d’une heure dérangeante, disons le.
Des témoignages d’hommes et de femmes handicapés moteurs, physiques ou porteurs d’une maladie génétique intraitable. Ce qui est tabou devient dit et c’est tout de suite plus facile. On crève ce qui n’est que très rarement percé et on se met devant un des malaises de la société.
A part si vous avez autour de vous un frère, une amie, un cousin atteint d’un handicap ou un proche qui travaille avec des handicapés au quotidien, admettez que vous ne vous étiez presque jamais posé la question.
Parce que oui, la sexualité est gênante. On n’imagine pas imaginer un membre de sa famille faire l’amour, alors un handicapé ?
Ce film est génial en ce sens. Génial, au sens littéral. Jean-Michel Carré a eu cet éclair de génie de montrer ce qui est délicat en osant révéler ce qu’il peut y avoir derrière le voile laissé bien en place par la société.
Un documentaire qui stupéfie, rend mal à l’aise mais nous fait réfléchir sur la place de l’handicapé dans notre société actuelle mais aussi sur celle de tous ceux qui gravitent autour d’eux au quotidien.
Un film qui ne se veut pas empreint de voyeurisme mais qui revendique la normalité de la sexualité liée au handicap, quelque soit sa forme.
Ce film enfoncera peut-être des portes déjà ouvertes et vous révélera des questions que vous vous êtes déjà posé.
Elles auront le mérite de vous rappeler que les hommes et les femmes handicapés sont des humains comme les autres.
A voir sans plus tarder.
Sexe, amour et handicap de Jean-Michel Carré
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