Ça continue avec la deuxième attente, Ariel Pink qui nous devait un rattrapage après sa prestation en demi-teinte de la Route du Rock collection hiver 2015. Malheureusement, rebelote au niveau du son et aussi des morceaux choisis. Ariel Pink a cela de surprenant qu'il n'est pas le personnage extraverti que sa musique fait croire. Il ressemble plutôt à un petit junkie, perdu sur une scène trop grande pour lui. Les musiciens font ce qu'ils peuvent - surtout le claviériste - pour emballer un peu l'affaire mais trop de larsens et un son une fois de plus médiocre auront raison de notre enthousiasme. Décidément, Ariel Pink n'est pas une bête de scène.
Les premières notes de Beach House, tête d'affiche d'un soir viennent d'emblée démontrer le contraire. Tout est immédiatement en place et le groupe enchaîne les titres planants et enivrants, portés par la voix un brin rocailleuse de Victoria Legrand et les guitares cristallines d'Alex Scally. Toutes leurs chansons ont beau se ressembler, il y a, à chaque fois, un petit truc qui vient faire la différence pour que jamais cela ne soit lassant. Tout pourrait paraître trop parfait. Heureusement, les quelques paroles banales émises par la chanteuse entre les morceaux dans un français approximatif - bizarre étant donné sa filiation - nous ramènent dans le milieu plus balisé des humains. Au final, Beach House - et Destroyer dans une moindre mesure - sauve la mise de Pitchfork avec leur brillante prestation. Il n'empêche, je ne suis pas sûr que les prochaines années on remette les pieds à leur festival sponsorisé par les cartes Visa sans contact.