Poetra AsantewaEntre les mots et la musique, entre la vérité et le mensonge.Le spoken word… littéralement « mot parlé », est un genre musical anglo-saxon que l’on pourrait assimiler au slam français, et dont la jeune artiste ghanéenne Ama Asantewa Diaka, que l’on appelle sur scène Poetra Asantewa, maitrise les moindres aspects ; comme elle nous le montre sur son Motherfuckitude ; son dernier et magique EP qui vous emportera dès les premiers mots de « Naked Listeners » à la dernière basse de « All Love » !Derrière l’apparence frêle de petite fille se cachant derrière son carnet de notes, et découvrant parfois encore le monde de l’industrie musicale, Poetra Asantewa se révèle dans ses textes être une femme forte et engagée ; abordant sans ambages des thèmes politiques et sociétaux, mettant en avant l’idée d’un féminisme dépassant le cadre de vouloir uriner debout, l’idée que la jeunesse peut changer le monde (et d’ailleurs à ce sujet ses actes ont dépassé ses mots, avec son association Love Rock, elle se tient au côté de plusieurs écoles, en aidant à la formation des élites de demain, et en leur fournissant des œuvres littéraires).Si avec ses mots souvent crus, violents, parfois presque sexuels, elle entretient dans presque chacune de ses chansons cette forme d’urgence un peu fébrile qui nous maintient sur le fil tout du long des six titres de ce merveilleux EP, Motherfuckitude, la musique, elle, jonglant entre néo jazz, néo soul et ambiances sonores, entre passages chantés et passages parlés, soignant cette image de fragilité et de sensibilité que dégage Poetra Asantewa, soulève cette dualité entre violence et douceurs, entre vérité et mensonge.Alikoto Clothing, les tissus derrières les mots Comme beaucoup de grands artistes, l’art de Poetre Asantewa ne peut se contenter que d’un seul canal pour s’exprimer, et c’est sûrement pour ça que la jeune ghanéenne a créé, il y a quatre ans, sa griffe de haute couture, Alikoto Clothing. Alikoto-Clothing Vives et colorées, et toujours féministes, les créations de Alikoto Clothing habillent la tradition ghanéenne d’un brin de modernité, mélangeant coupes actuelles et tissus africains (wax, kente…). Aodren Pecnard