MÉLANOME: Découverte d'un gène suppresseur de tumeur – Nature Genetics

Publié le 03 novembre 2015 par Santelog @santelog

Un gène suppresseur de tumeur, et dont peut dépendre la survie en cas de mélanome, c’est la nouvelle cible identifiée par ces chercheurs du Weizmann Institute of Science (Israël). Leurs travaux, présentés dans la revue Nature Genetics montrent que restaurer de la fonction de ce gène dans les cellules de mélanome permet de stopper leur croissance et finit par éliminer la tumeur. C’est donc, avec cette découverte, l’espoir d’une nouvelle thérapie ciblée.

Il existe des centaines de gènes mutés pour un seul cas de mélanome, expliquent les auteurs, cependant seuls quelques-uns peuvent être considérés comme des  » gènes pilotes  » de la tumeur. C’est l’un de ces gènes majeurs qui est identifié chez un type agressif de mélanome. Membre d’un groupe de gènes appelés gènes suppresseurs de tumeur, ce gène apparaît muté dans environ 5,4% des mélanomes. Son expression est  » éteinte  » dans plus de 30% des cas de mélanomes. Or son absence d’expression est associée à une espérance de survie réduite.

Chercher le bon suppresseur de tumeur : Au départ, l’équipe du Weizmann Institute of Science s’est lancée à la recherche de gènes suppresseurs de tumeurs, c’est-à-dire de gènes qui inhibent la croissance cellulaire, notamment des cellules cancéreuses, en analysant plus de 500 mélanomes. Ces gènes suppresseurs, lorsque mutés, agissent comme des freins défectueux sur la prolifération cellulaire. L’objectif était donc d’identifier des altérations génétiques ciblables dans le mélanome de manière à bloquer le mécanisme sous-jacent de la croissance du mélanome. L’équipe a alors identifié  » RASA2 « .

Le restaurer pour cibler la tumeur : L’équipe a d’abord cloné la protéine normale et ses versions mutées pour voir leurs effets sur les cellules de mélanome. Ils constatent que RASA2 régule une protéine clé dans la cellule, appelée RAS, un oncogène majeur qui contribue à la croissance incontrôlée des cellules. Lorsqu’ils restaurent RASA2 (visuel du bas) dans des cellules de mélanome avec version mutée (visuel du haut), ces cellules stoppent leur croissance et finalement meurent. Un résultat cohérent avec le fait que les patients atteints de mélanome avec voies RAS dysfonctionnelles ont tendance à avoir un pronostic moins favorable.

Cibler la voie RASA2 permet donc de bloquer la voie RAS fortement déréglée dans le cancer, et d’ouvrir une nouvelle voie thérapeutique ciblée, par nature, sur le mélanome.

Source: Nature Genetics 26 October 2015 doi:10.1038/ng.3427 Recurrent inactivating RASA2 mutations in melanoma (Visuels@Weizmann Institute of Science)

Plus de 50 étudessur le Mélanome