Il existe des centaines de gènes mutés pour un seul cas de mélanome, expliquent les auteurs, cependant seuls quelques-uns peuvent être considérés comme des » gènes pilotes » de la tumeur. C’est l’un de ces gènes majeurs qui est identifié chez un type agressif de mélanome. Membre d’un groupe de gènes appelés gènes suppresseurs de tumeur, ce gène apparaît muté dans environ 5,4% des mélanomes. Son expression est » éteinte » dans plus de 30% des cas de mélanomes. Or son absence d’expression est associée à une espérance de survie réduite.
Le restaurer pour cibler la tumeur : L’équipe a d’abord cloné la protéine normale et ses versions mutées pour voir leurs effets sur les cellules de mélanome. Ils constatent que RASA2 régule une protéine clé dans la cellule, appelée RAS, un oncogène majeur qui contribue à la croissance incontrôlée des cellules. Lorsqu’ils restaurent RASA2 (visuel du bas) dans des cellules de mélanome avec version mutée (visuel du haut), ces cellules stoppent leur croissance et finalement meurent. Un résultat cohérent avec le fait que les patients atteints de mélanome avec voies RAS dysfonctionnelles ont tendance à avoir un pronostic moins favorable.
Cibler la voie RASA2 permet donc de bloquer la voie RAS fortement déréglée dans le cancer, et d’ouvrir une nouvelle voie thérapeutique ciblée, par nature, sur le mélanome.
Source: Nature Genetics 26 October 2015 doi:10.1038/ng.3427 Recurrent inactivating RASA2 mutations in melanoma (Visuels@Weizmann Institute of Science)