La naissance prématurée peut impacter la connectivité entre les zones clés du cerveau, avait expliqué cette étude du King’s College de Londres. Cette étude de l’École de médecine de l’Université de Washington confirme ces différences dans l’activité des réseaux du cerveau mais soutient, à nouveau, qu’une intervention précoce peut réduire voire éliminer le risque de déficits cognitifs et de différences structurelles dans le cerveau des enfants prématurés.
De très nombreuses études ont déjà montré que les bébés nés prématurément sont confrontés à un risque accru de problèmes neurologiques et psychiatriques liés à ces connexions affaiblies dans les réseaux des zones du cerveau impliquées dans l’attention, la communication et le traitement des émotions. Alors qu’un bébé sur 9 environ naît prématurément, il s’agit de mieux comprendre les causes de ce risque accru de troubles cognitifs, de la motricité, du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH), de troubles du spectre autistique et d’anxiété.
Ces chercheurs ont travaillé à partir de scans du cerveau de 76 bébés prématurés, nés au moins 10 semaines avant terme et de 58 bébés nés à terme, pour tenter d’identifier ces différences dans les différentes zones du cerveau ainsi que les mécanismes sous-jacents aux troubles du développement cognitif. Chaque bébé né à terme avait passé l’examen d’imagerie lors du 2è ou 3è jour de vie, chaque bébé prématuré, 2 à 3 jours après le terme théorique. Les chercheurs constatent que certains réseaux cérébraux clés impliqués dans l’attention, la communication et l’émotion sont plus faiblement actifs chez les nourrissons prématurés. Cette observation est une explication possible du risque accru de troubles psychiatriques, chez les enfants nés prématurément.
Des différences significatives sont constatées dans la substance blanche également, et ses filaments constitués d’axones qui relient les différentes zones du cerveau en formant des réseaux.
· D’autres différences sont également relevées dans 2 réseaux déjà impliqués dans l’apprentissage, et a contrario, dans les troubles du développement.
· Enfin, les chercheurs constatent chez les prématurés une diminution de la connectivité dans les zones du réseau du mode par défaut. Des caractéristiques déjà associées au TDAH et au TSA.
L’intervention précoce qui peut être initiée dès les premiers symptômes permet d’améliorer considérablement les résultats cognitifs de l’enfant car le cerveau est particulièrement » plastique » à la petite enfance. Ces nouvelles données montrent toute l’importance d’intervenir au plus vite pour développer ces réseaux, corriger ces anomalies et, finalement, changer le cours du développement des enfants nés prématurément.
Le suivi des enfants se poursuit et l’équipe prévoit une autre série de scans du cerveau dans quelques années lorsque les enfants seront âgés de 9-10 ans.
Source: Meeting Neuroscience 2015 18-Oct-2015 Premature birth appears to weaken brain connections (Visuel@Washington University School of Medicine)
Lire aussi :PRÉMATURITÉ, CONNECTIVITÉ, AUTISME: Un lien désormais confirmé –
PRÉMATURITÉ: La nécessité d’un suivi cognitif et éducatif spécifique –
Plus de 100 étudesautour de la Prématurité