Quarante après la fin des camps pour Harkis, ceux qui avaient vécu dans celui de Saint-Maurice-L’Ardoise dans le Gard ont pu revenir sur le site. Un premier pas vers une reconnaissance de ce traumatisme.
Le camp de Saint-Maurice-L’Ardoise, à Saint-Laurent-des-Arbres, a abrité les Harkis venus d’Algérie.
C’est l’un des six camps de transit installés dans le Sud de la France en 1962, pour ces rapatriés d'Algérie qui ont combattu aux côtés des troupes françaises.
Aujourd'hui, pas une pancarte n’a été déposée pour marquer l’histoire du lieu. Juste quelques dalles goudronnées et un escalier, qui menait à l'infirmerie.
Pour la première fois, une cinquantaine de Harkis ont pu pénétrer dans leur ancien camp, devenu site d'entraînement pour légionnaires.
Le camp comportait une école, une épicerie, mais aussi des barbelés, une prison, un mirador et un encadrement très militaire.
En 1975, cinq prises d'otages ont lieu, pour tenter de mettre un terme à ce système.
Un an plus tard, le gouvernement français ferme les camps. Depuis, les Harkis cherchent en vain une reconnaissance de ces années d'abandon :ils espèrent réparer le préjudice, pour soigner le traumatisme.