Publié le 30/10/2015 par Sudouest.fr avec AFP
Si les efforts initiés pour limiter les émissions de gaz à effet de serres vont dans la bonne direction, il restent insuffisants
La température moyenne de la planète a gagné 0,8°C depuis l'ère pré-industrielle.© ILLUSTRATION, AFP SERGEY KULIKOV
Si le monde fournit des efforts sans précédent pour lutter contre le réchauffement de la planète, il faudra des politiques encore plus volontaristes dans les prochaines années pour espérer limiter la hausse du mercure à 2°C, a averti vendredi l'ONU.
Le verdict de l'ONU tombe un mois avant le coup d'envoi de la conférence mondiale sur le climat à Paris où le premier accord engageant l'ensemble des pays dans la lutte contre le réchauffement est espéré.
"Ce n'est en aucun cas suffisant"
"Si les engagements sont un pas dans la bonne direction, ils nous ramènent d'une catastrophe à 4°C à un désastre à 3°C"Ce rapport montre que les contributions nationales permettent de changer la donne et nous éloignent du pire, c'est-à-dire d'un réchauffement à 4-5°C ou plus", a commenté Laurent Fabius, le ministre des Affaires étrangères français, futur président de la COP21.Le ministre rappelle que, selon les experts, les engagements actuels "nous placent sur une trajectoire entre 2,7° et 3°C"."Ce n'est en aucun cas suffisant", car encore synonyme de dérèglements climatiques majeurs, a commenté Christina Figueres, la secrétaire genérale de la Convention climat de l'ONU, dans un communiqué.
Une menace
La température moyenne de la planète a gagné 0,8°C depuis l'ère pré-industrielle. Ce réchauffement de la planète, dont la vitesse est inédite,menace de nombreuses espèces et est à l'origine d'événements météorologiques extrêmes plus fréquents, de la fonte accélérée des glaciers à la montée du niveau des océans.Les émissions de gaz à effet de serre produites par les activités humaines, la plupart issues de la combustion des énergies fossiles, sont à l'origine d'une hausse trop rapide des températures.Un budget carbone
Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) a calculé qu'il ne fallait pas émettre plus de 1.000 gigatonnes de CO2 pour avoir de bonnes chances de respecter l'objectif des 2°C. Cela constitue le "budget carbone" de l'Humanité.Avec les engagements actuels, 72 à 75% de ce "budget" auront été consommés en 2030 car selon les projections de l'ONU, les émissions cumulées atteindraient environ 540 gigatonnes en 2025 et 748 gigatonnes en 2030. Les principaux émetteurs sont la Chine (environ 25%), les Etats-Unis (15%), l'Union européenne (10%), l'Inde (6% et la Russie (5%). "Il faut saluer le fait que tant de pays ont pris des engagements publics pour réduire leurs émissions, certains de manière plus significative que d'autres", a commenté l'ONG Oxfam."Si les engagements sont un pas dans la bonne direction, ils nous ramènent d'une catastrophe à 4°C à un désastre à 3°C", ajoute l'ONG.http://www.sudouest.fr/2015/10/30/rechauffement-climatique-irons-nous-d-une-catastrophe-a-4-c-a-un-desastre-a-3-c-2170784-706.php