Le livre :
Rien ne s'oppose à la nuit de Delphine de Vigan aux éditions JC Lattès, 436 pages, 20 € 00.
Pourquoi cette lecture :
Un autre ouvrage qui était en attente depuis des lustres dans mes rayonnages et que j'ai eu envie de sortir de sa zone d'attente. La sortie du nouveau Delphine de Vigan y est peut-être aussi pour quelque chose...
Le pitch :
Ma famille incarne ce que la joie a de plus bruyant, de plus spectaculaire, l'écho inlassable des morts, et le retentissement du désastre. Aujourd'hui je sais aussi qu'elle illustre, comme tant d'autres familles, le pouvoir de destruction du verbe, et celui du silence.
Ce que j'en pense :
Histoire personnelle, de famille, mais écrite de manière pudique, avec style, sans recherche du déballage de linge sale en place publique, mais plus dans celle de la compréhension. Le lecteur n'est pas voyeur, il s'implique, se sent lui-aussi pris dans ce mouvement de réflexion et de questionnement avec néanmoins un devoir de réserve et d'écoute. Il est comme un confident attentif, qui ne dit mot, mais rassure par sa simple présence.
On suit l'avancée de ce travail de fourmis pour retracer aussi précisément, aussi fidèlement que possible la vie de cette famille, si proche et si loin. Le labeur coûte à l'auteur et il est pourtant nécessaire. Impossible d'y échapper. On souffre avec elle, on est plein d'empathie.Le style est là, bien présent alors que peut-être on aurait été plus enclin à l'indulgence s'il avait été absent. Toutefois, cette présence sert le texte et son contenu car il leur évite bien des écueils.
Un ouvrage fort qui peut laisser des traces.
Et s'il fallait mettre une note : 13 / 20