Le syndrome de fatigue chronique qui se caractérise par une extrême fatigue chronique est fréquemment associé à de nombreuses autres maladies, ce qui contribue à rendre son diagnostic très complexe. Sa prévalence estimée entre 0,1 et 0,3% entraine un lourd fardeau sanitaire. Les symptômes de fatigue persistante, faiblesse musculaire, douleurs, troubles de la mémoire et du sommeil sont handicapants pour les patients. Enfin, rappelons que cette affection un peu mystérieuse bien que reconnue par l’Organisation mondiale de la santé depuis 1992, dispose de peu de marqueurs diagnostiques. Des anomalies cérébrales spécifiques ont identifiées par une étudede Stanford. Une étuderécente a identifié des signatures immunitaires, donc biologiques de la maladie. Une autre étude a également apporté une première description des processus qui sous-tendent le dysfonctionnement cognitif, associé au SFC. Si le SFC est de mieux en mieux caractérisé, les protocoles de prise en charge restent à préciser.
C’est l’objectif de cette nouvelle étude de chercheurs de l’Université d’Oxford, du King’s College de Londres, de l’University College de Londres et de l’Université Queen Mary de Londres qui a comparé 4 types de traitement du SFC, le suivi par un médecin spécialiste seul, ou combiné avec la thérapie cognitivo-comportementale (TCC), la thérapie d’exercice, ou la thérapie d’adaptation et de stimulation (à l’accomplissement des activités quotidiennes) chez 481 patients atteints de SFC suivis durant 2 ans.
L’analyse montre que :
· les groupes ayant bénéficié soit de la thérapie cognitivo-comportementale, soit d’un programme d’exercice physique en moyenne, des niveaux inférieurs de fatigue et se montrent capables d’un meilleur fonctionnement physique à la fin de l’étude.
· Des résultats qui persistent à 2 ans, voire même qui s’améliorent au fil du suivi.
· Les participants ayant juste reçu des soins médicaux spécialisés, ou avec thérapie d’adaptation, présentent des résultats moins positifs en dépit d’une légère amélioration.
A 2 années ou plus, ces différences de résultats se confirment : Ainsi,
· 63% des sujets ayant juste bénéficié du suivi médical restent sous traitement après la fin de l’étude,
· 50% de ceux ayant bénéficié du suivi médical + stratégie d’adaptation, suivent toujours un traitement,
· en revanche ce n’est le cas que d’un peu plus de 30% des autres participants.
L’étude ouvre donc de premières pistes de prise en charge du SFC, révélant les bénéfices de la thérapie cognitivo-comportementale et de l’exercice physique. Ce dernier résultat doit être pris en compte avec prudence. Car, dans certains cas sévères, l’exercice physique va, a contrario, aggraver l’épuisement du patient. Cependant le message global est que pensée positive et exercice physique peuvent contribuer à sortir du SFC.
Source: The Lancet Psychiatry October 27 2015 Rehabilitative treatments for chronic fatigue syndrome: long-term follow-up from the PACE trial
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