Le bilan que dresse la filiale d'AXA concerne d'abord les comportements des automobilistes, tels qu'ils ressortent de l'analyse des données collectées – à la fois par le dispositif complet et par l'application mobile d'auto-évaluation (qui atteint 150 000 téléchargements) – sur 193 000 trajets, représentant plus de 4 millions de kilomètres parcourus. Est ainsi confirmé le meilleur score obtenu, statistiquement, par les femmes, tandis que le palmarès par ville surprend en plaçant Paris (et Strasbourg) en tête.
À l'occasion de cette communication, la compagnie fournit aussi quelques détails intéressants sur les critères de quantification de la qualité de la conduite qu'elle met en œuvre, au-delà de la seule capture de paramètres techniques (vitesse, prises de virage, accélérations et freinages). Ainsi, les conditions extérieures – notamment le type de voie empruntée, la densité de circulation, la météo…, qui sont évidemment autant de facteurs influençant fortement l'attitude sur la route – sont également pris en compte.
Du côté de l'offre YouDrive proprement dite, Direct Assurance se félicite de l'importante proportion (90% !) de clients bénéficiant d'une réduction de leurs primes et des économies moyennes qu'ils réalisent ainsi (210 euros en projection annuelle). Peut-être plus important, un enseignement de cette expérience est l'attention que prêtent les automobilistes à leur score puisqu'ils consulteraient leur espace personnel 10 fois par mois (toujours en moyenne). Voilà une bonne nouvelle pour la sécurité routière !
En revanche, la compagnie indique que, 6 mois après le début de sa commercialisation, 500 personnes seulement ont souscrit à YouDrive et installé la « DriveBox », ce petit appareil à connecter au port de maintenance du véhicule et qui capte les informations de conduite. Il est vrai que la solution est, pour l'instant, réservée aux jeunes automobilistes (moins de 7 ans de permis ou première assurance), mais les débuts du modèle « Pay How You Drive » en France semblent, pour le moins, timides.
Cependant, il n'y a finalement pas de réelle surprise dans ce résultat : l'exemple de Progressive, aux États-Unis, montre, avec plus de 5 ans de recul, que la principale difficulté de cette approche est bien de convaincre les consommateurs de l'adopter. Alors, comme sa consœur, Direct Assurance devra apprendre à éduquer ses clients aux vertus de l'évaluation du comportement au volant et, surtout, les rassurer toujours plus quant aux usages qu'elle fait des données qu'elle capture et analyse…