Série: La Mort du Chasseur Titre: T1 - Le bourreau et le Cercueil Auteurs : Mike Zeck (dessin) J.M. De Matteis (scénario) Bob Mac Leod (encrage) Janet Jackson (couleurs) Editeur : Comics USA Super Heros Année : 1988 Page : 48 Résumé : New-York, USA. De nos jours, Kraven Le Chasseur hante sa tanière, Spider-Man rend hommage à un indic décédé et le troisième protagoniste de cette histoire rôde dans les égouts de la ville, dévorant les humbles passants innocents ! Nul ne sait encore la part que vont prendre les autres à cette curieuse histoire de haine et de sang, de rédemption et de beauté. Mon avis : Cette histoire sombre tranche avec l'ambiance Marvel habituelle. Bon, même s'il faut reconnaître que ce type d'exception a, dans les années 90 et même avant, donné de beaux épisodes dans différentes séries. On touche avec La Mort Du Chasseur à un objet unique. Cette mini-série éditée en trois tomes en France m'a laissé sur le carreau. La noirceur de l'histoire, certes, que je redécouvre avec plaisir des années après, mais aussi la vision du personnage de Kraven donné par De Matteis. Ce super-vilain de la première heure trouve ici son moment de gloire. Il décide de mener sa vengeance jusqu'au bout, et vous serez surpris de ce qu'il appelle « mener sa vengeance à son terme ». Bien loin de ce que l'on pourrait attendre de ce super chasseur d'opérette, au contraire, ce récit nous fait découvrir son histoire, son passé et utilise au mieux ses capacités et sa vision du monde. Si vous êtes fan de l'homme araignée, ces trois tomes placeront Kraven dans le panthéon des super-vilains du tisseur. Merci le Bouffon vert et Docteur Octopus, mais laissez passer les vilains qu'ont de la classe. Cet album est le début d'une descente aux enfers, marqué par l'eau. En effet, la pluie tombe sur New-York et rend l'ambiance poisseuse. Des trombes s'abattent, la terre devient boue, et les endroits secs, enfumés, sombres, ne sont pas plus sûrs que les rues et encore moins que les égouts humides où règnent les rats.
Si j'ai été captivé dès le début de cette histoire, c'est aussi grâce au texte. Il y a finalement très peu de dialogues. Tout passe par des voix intérieures, exposées par des cadres de couleurs et de police différentes, selon la personne qui pense. En quelque phrase, vous serez tout de suite au cœur de l'ambiance, happé dans l'esprit d'un des trois protagonistes, tapi dans les recoins sombres de ses pensées. Et c'est dans les tréfonds de l'âme que va vous entraîner De Matteis avec cette histoire trouble. Car cette méthode de narration, passant par les silences ou les immersions intérieures, fonctionne à merveille – en tout cas, avec moi – et si vous y êtes sensible, vous dévorerez les trois tomes sans vous arrêter. D'autant plus que le graphisme est de qualité.