L’histoire débute au début du XXème siècle, dans une maison forestière, à la frontière Belge, quand des femmes s’adonnent à la contrebande en dissimulant des paquets de café au risque de se faire apprendre par “les noirs”, ces policiers sans scrupule qui n’attendent qu’une occasion pour tâter les corsages de ces belles demoiselles… tout ça sous l’œil de Victor, un jeune homme solitaire habitant dans une cabane au cœur de la forêt. Ce dernier va très vite tomber amoureux de l’une d’entre elles : Hélène. Leur idylle a alors se trouver au centre de ce récit mélodramatique où tragédie et passion vont tenir, comme souvent chez Servais, le premier rôle.
Rien de bien vraiment neuf chez ce dessinateur scénariste sans doute le plus doué de sa génération, qui, avec son dessin réaliste dominé par le verte et le brun… les couleurs de la nature si joliment restituées par Raives, parvient malgré tout à nous offrir un récit encré dans une certaine tradition populaire, comme on pouvait en lire en feuilleton à l’époque où en raconter les soirs d’hiver au coin du feu. Et ici, comment souvent, tout est dédié au drame, à la passion et au romanesque avec toujours en arrière fond l’historie de la Belgique, ici prise dans les tourments de la première guerre mondiale.
Et même si “Les seins de café” ne constituent pas le meilleur de “la mémoire des arbres”, ce récit n’en reste pas moins un lecture très abordable et des plus agréables qui soient.
Les seins de café - Edition intégrale
Scénario & dessin : Jean-Claude Servais
Couleurs : Raives
Editeur : Dupuis
92 pages couleurs – 21€
Parution : mai 2008