Il est de ces petits plaisirs qui n’ont l’air de rien. En réalité, ils n’ont parfois pas la moindre importance. Si ce n’est le plaisir qu’ils apportent. Pouvoir tondre un 31 octobre (record battu), simplement vêtu d’un pull léger, fait partie de ceux-là.
Il en est de plus merveilleux encore, bien sûr. J’avoue avoir pleuré d’émotion hier en découvrant une vidéo épurée : on y voit deux personnes parler de ce que serait pour eux leur plus grand plaisir. Seulement, l’une des personnes est atteinte d’un cancer ou proche d’une personne dans cette situation. On découvre là l’abîme qui existe entre les rêves « matériels » des personnes « normales » et ceux des personnes qui savent le prix de la vie et des petits plaisirs. Bouleversant.
Si je suis très sensible au vécu des personnes souffrant d’un cancer, je ne suis pas directement concerné parmi mes proches proches. J’ai beaucoup de chance. Celle qui fait qu’il m’arrive rarement de devoir tourner en rond pour trouver une place pour garer ma voiture : celle-ci s’offre à moi la plupart du temps assez rapidement. Celle aussi qui fait que j’habite là où j’habite. Il est clair qu’il y a beaucoup d’endroits plus sinistres pour vivre. Les circonstances de la vie ont fait que – depuis exactement 29 années – je me retrouve, avec ma famille, dans un endroit un peu idyllique. Tant mieux pour nous ! L’endroit est paradisiaque, mais cela ne veut pas dire que c’est le paradis. Nous sommes en quelque sorte dans une cuvette, entourée d’arbres. Tous les matins de l’année, l’herbe est humide. Que dire sur ce qu’il en est en cette fin d’octobre. C’est là que le plaisir de tondre trouve son sens, une fois de plus. Oui, ce plaisir est vain, dérisoire, insignifiant. Mais qu’est-ce qu’il est bon !
C’était ma minute de plaisir du mois. Elle est merveilleuse, étonnante, magique…