John from Cincinnati - le pilote

Publié le 18 juin 2007 par Heather

Diffusée sur : HBO
Depuis le : 10 juin 2007

Avec qui ?
Austin Nichols, Brian Van Holt, Bruce Greenwood, Ed O'Neill, Rebecca DeMornay, Greyson Fletcher, Luis Guzman,Luke Perry, Matt Winston.

Ca parle de quoi ?
John de Cincinnati s'installe dans une petite ville côtière en Californie où règne les Yost, une famille connue pour ses prodiges en surf. Mais il semblerait que la famille soit sous le coup du mauvais sort.
John s'installe et la vie des Yost commence à changer. (source : AnnuSeries)

Avis
Le principe selon lequel on ne peut juger d'une série à partir du seul pilote n'a jamais été aussi vrai que devant celui de John from Cincinnati. Étrange est sans doute l'adjectif qui le définirait le mieux. On reste perplexe au bout de cette heure quelque peu confuse, dans la lignée des séries câblées. Avec notamment son lot de 'f*ck' qui m'amène à m'interroger sur le parler de l'américain moyen : plus proche du langage policé des grands networks ou de l'assimilation à un auxiliaire qui se glisse dans toutes les phrases sur les séries du câble ? Au-delà de ces réflexions lexicales, il n'est pas possible de juger cet épisode. Il n'est ni bon, ni mauvais, mais il intrigue. Étrange, finalement, c'est bien le mot qui convient.

Étrange, tout d'abord, car on reste confus devant la galerie de personnages qui défilent sous nos yeux. On se perd dans des dialogues qui n'exposent pas vraiment une situation, on a l'impression d'attraper un train en marche, d'où une première demie-heure difficile à suivre. On a dû un peu mal à cerner les liens qui les unissent, à les identifier et à situer leur rôle dans la série. L'avocat ou le manager ont des attributions assez floues, comme celui qui veille sur la famille Yost, dont je n'ai pas compris la fonction exacte. On finit cependant par identifier les différents membres de la famille Yost, dont l'univers tourne autour du surf. Au milieu des multiples étrangetés de ce pilote, cette dernière apparaît finalement très banale. Du patriarche au fort caractère dont la carrière a été brisée à cause d'une blessure, au fils ex-star déchue partie à la dérive dans la drogue, jusqu'au petit fils adolescent déjà prodige dans le surf, mais dont les autres hésitent à lui faire adopter la même voie qu'eux... C'est très classique, même si les scénaristes, après avoir dressé un premier portrait figé dans des rapports conflictuels, concluent l'épisode sur une note plus consensuelle : tout le monde à la plage en train de surfer. On devine des relations plus complexes que ce qu'on aurait pu penser initialement.

Mais dans cette confusion HBO-ienne, l'étrangeté de la série transparaît en premier lieu avec John. Personnage qui arrive sur les lieux en même temps que le pilote débute. Que dire de lui si ce n'est qu'il s'avère impossible à cerner ? On pourrait croire à un simple d'esprit, par cette manie de répéter les phrases exactes des autres. C'est drôle ou touchant, cela dépend. Pourtant il suit avec beaucoup d'application ce qu'il parait interpréter comme des 'directives' et les suit sans difficulté. John ne se souvient de rien, ou du moins, semble être très confus sur sa situation. En revanche, il dispose d'une carte de crédit approvisionnée et d'un portable -dont il ne savait même pas la présence. Au-delà de son obsession pour apprendre le surf auprès de Butchie ainsi que son annonce répétitive que "la fin est proche", impossible de cerner le personnage. Étrange.

Encore plus étrange quand la série franchit la barrière du rationnel, avec lévitation du patriarche -initialement persuadé d'halluciner en raison d'une tumeur au cerveau- et résurrection d'oiseau mort... Qu'en penser ? Quelle dose de fantastique faut-il y voir dans un drama qui, sinon, pourrait presque être normal sur le papier ? Un lien doit-il être établi avec ce mystérieux John ? Cela renforce cette impression floue d'irréel qui se dégage de l'ensemble. Impossible à véritablement catégoriser. Tranche d'une vie d'une famille qui évolue autour du surf, mais pas si ordinaire que ça... Étrange.

Bilan :Si l'épisode est difficile à apprécier, en dépit de la difficulté à s'y retrouver et du flottement que cela occasionne dans la première moitié de l'épisode, la curiosité du téléspectateur est piquée par, justement, cette étrange atmosphère qui se dégage. L'incertitude entretenue confère un côté quelque peu irréel, parfois déconnecté, mais pourtant en même très brut et cru. Une atmosphère HBO-ienne en fin de compte. Mais pour se faire vraiment une opinion, il faudra suivre les prochains épisodes !

En bonus, le générique (d'une durée d'1 min 27) de la série qui, je trouve, retranscrit bien l'ambiance qui s'en dégage :