Mars a la côte ces temps-ci. Alors que le box-office fait une large place aux mésaventures de Matt Damon dans le dernier film de Ridley Scott, The Martian, un petit studio indépendant nous offre de relever un défi quasi identique dans Planetbase. Survol de deux produits du divertissement qui feront peut-être rêver…
La planète rouge a toujours bercé l’imaginaire collectif, que ce soit par la présence fictive de petits hommes verts que par le potentiel de colonisation que représente cette cousine de la Terre.
Alors que la NASA ne cesse de voir ses budgets taillés à la hache, la conquête spatiale connaît un regain de popularité comme à la belle époque de la course à la Lune. Pour ceux d’entre vous qui aimeraient se perdre quelques instants dans les étoiles, deux produits du divertissement reprennent cette thématique en offrant des émotions mixtes et des expériences plus ou moins immersives.
The Martian, ou MacGyver dans l’espace
Difficile de ne pas faire de rapprochement entre cette série culte des années 80-90 et la dernière création cinématographique de Ridley Scott. Abandonné sur Mars par son équipage aux prises avec une tempête menaçant la survie de la mission, Mark Watney est considéré comme mort par la NASA. Livré à lui même sur une planète plus qu’inhospitalière, il doit donc essayer de signaler qu’il est encore en vie et espérer une éventuelle mission de secours, tout en essayant de subvenir à ses besoins de base, lire ici, manger, boire et respirer.
Tandis que le livre The Martian d’Andy Weir, sur lequel se base le film, était aux limites d’un réel manuel de survie futuriste, bourré de détails techniques qui raviraient n’importe quel ingénieur en manque d’exotisme, le film, lui, ne conserve que son humour et c’est tant mieux. Le ton du long métrage ne fait pas dans le cliché mélodramatique et philosophique de la nature humaine confrontée à elle-même, mais plutôt sur l’ingéniosité dont l’humain peut témoigner quand il s’agit de sauver sa peau. Faisant preuve d’une autodérision sans limites, Mark Watney ne cesse de surmonter désastres naturels et défaillances techniques, nous rappelant au passage que l’on peut rester en vie malgré des chances plutôt minces.
Une fois le film visionné, on a presque l’impression d’être prêt à le remplacer haut la main dans un défi de la sorte. En revanche, le jeu Planetbase nous offre des défis similaires, mais un peu moins accessibles.
Matt Damon incarne le personnage à merveille et nous livre une performance qui ne le place pas en superhéros défiant les lois de la logique. Aux prises avec des problèmes techniques qui le poussent au-delà de certaines limites, le héros reste cependant crédible et faillible ce qui le rend encore plus humain. Une fois le film visionné, on a presque l’impression d’être prêt à le remplacer haut la main dans un défi de la sorte. En bref, un film bien dosé qui sait mêler astucieusement action, humour, émotions et sensations fortes.
En revanche, le jeu Planetbase nous offre des défis similaires, mais un peu moins accessibles.
Planetbase, un jeu qui ne pardonne pas
Les plus vieux d’entre-nous, en fait les très vieux, ont sûrement le souvenir d’un jeu de stratégie nommé Outpost. L’objectif y était de construire une base sur une planète inhospitalière et de la faire perdurer. Il en va un peu de même dans Planetbase, un titre du studio indépendant Madruga Works. Disponible sur PC seulement, le jeu vous place aux commandes d’un petit groupe de colons prêts à tout pour s’établir sur Mars (d’autres planètes sont déblocables au cours du jeu).
Le tutoriel, quoique pratique, n’indique cependant que les toutes premières étapes du jeu et rien des pièges qui vous attendent plus tard; pièges qui se transforment en réel cul-de-sac vous forçant à recommencer une partie.
Ce ne sont pas les étapes qui manquent
Aux commandes de colons spécialisés (biologistes, médecins, ouvriers et ingénieurs), vous devrez établir les prémices de ce qui pourrait rapidement devenir une mégapole de l’espace. Tout débute avec l’installation d’une génératrice d’oxygène, à laquelle il faudra greffer panneaux solaires, des éoliennes (eh oui, la nuit il en faut) et des extractrices d’eau. Viennent ensuite, les biosphères pour faire pousser des végétaux, des mines, usines, fabriques et autres laboratoires pour établir une réelle chaîne de production rentable.
Là où le bât blesse, c’est que vous n’avez pas le droit à l’erreur. Une fois vos bâtiments placés, impossible de les déplacer à votre guise sans perdre la moitié des ressources nécessaires à leur édification. On est très loin du film The Martian, dans lequel tout, ou à peu près peut être réutilisé sous différentes formes.
De plus, les ressources perdues auraient été nécessaires à la construction ou l’entretien d’autres structures. Une mauvaise décision peut donc être parfois synonyme de game over, soyez donc prudent dans vos choix de bâtiments et dans leurs tailles (trois sont disponibles au départ, petites, moyennes et grandes).
Mais ce n’est pas tout. En plus du simple défi consistant à survivre tout bonnement, des désastres naturels seront réguliers. Chutes de météorites, tempêtes de sable ou éruptions solaires, rien n’épargnera le peu de confort ainsi établi pour vous colons.
Heureusement, deux robots au départ seront là pour vous donner un coup de pince (3 types différents : transporteur, minier, et constructeur). Malheureusement, ils se détériorent et finiront par rendre l’âme en pleine action. Vous devrez donc en construire de nouveaux, mais cela ne sera pas simple. En effet, les ressources nécessaires à leur conception sont les mêmes dont vous aurez besoin pour vos bâtiments.
Presque trop réaliste, le jeu n’épargnera pas les non-initiés et n’offre aucun niveau de difficulté si ce n’est en partant avec le choix de planètes, qui même en mode facile est loin d’être aisé. À conseiller aux futurs habitants de Mars ou aux astronautes en devenir uniquement.
Et vous Mars, ça vous fait rêver?