- qu’on parle tout le temps de la même chose. Pas nous, pas vous, pas moi, mais on. Tout le monde parle de la météo ou de ce qui fait l'actualité du moment, avec son boulanger ou sa coiffeuse. Moins longtemps avec le boulanger, car acheter une baguette prend moins de temps que de lisser une jolie chevelure. Mais quand même. Alors comment faire pour ne pas faire, pour faire autrement, pour parler d’autre chose ? Il faut, paraît-il, observer le monde, élargir sa vision de notre temps, notre planète, notre environnement, et ouvrir grand les yeux. Il faut, semble-t-il, trouver de nouveaux amis dans de nouveaux endroits en faisant de nouvelles activités. Il faut, aussi, être très à l’écoute, plus à l’écoute, encore plus à l’écoute. Il faut, également, rechercher des idées neuves, mettre à jour ses connaissances, être au taquet de chez taquet, donc. Et dernier conseil et non des moindres, il faut, et c’est essentiel, se souvenir que les possibilités de discussions sont illimitées. Et puis, après tout ça, on peut, éventuellement, dormir.
- qu’on va parler de sexe, pour changer. Voilà un sujet qu’on n’aborde jamais, évoquons-le, pour une fois, devisons sur la chose, de manière très exceptionnelle. Nous n’allons pas revenir sur les bienfaits du sperme, on trouve 155 000 résultats pour le prouver sur un célèbre moteur de recherche si on s’y intéresse. Mais nous allons prouver que faire l’amour rend belle. Ça ravira ces dames, ça donnera des arguments à ces messieurs, qui me disent trempez-la dans l’huile, trempez-la dans l’eau. Les baisers favorisent la santé dentaire car l'échange de salive permet d'éliminer des bactéries. L'hormone de croissance produite pendant une relation sexuelle contribue à obtenir une peau élastique, plus lisse et moins ridée. Avec un peu d’envie, et d’implication, on peut brûler jusqu'à 600 calories par session de 30 minutes. De plus, sous l'effet de la transpiration, les pores se dilatent, ce qui facilite l'élimination des impuretés. Et n’oublions pas que, de surcroît, il est formellement prouvé, ou en tout cas écrit partout, et parfois chanté, que c’est bon pour le moral. Et puis, après tout ça, on peut, éventuellement, dormir.
- que depuis 35 ans en Chine, les couples parlaient de leur enfant, et non pas de leurs enfants, car, depuis 35 ans, ils étaient soumis à la politique de l’enfant unique, souvent décriée pour ses abus, les avortements forcés notamment. Il y a deux ans, Pékin avait permis aux Chinois d'avoir deux enfants à condition que l'un des deux parents soit lui-même enfant unique. Par ailleurs, la quasi-totalité des 55 minorités ethniques du pays n’étaient pas soumises à la politique de limitation des naissances, et les Chinois de la campagne pouvaient déjà avoir deux enfants si le premier était une fille. Hier, le 5ème plénum du comité central du PC chinois a accouché d’une nouvelle mesure. Tous les couples chinois sont désormais autorisés à avoir deux enfants. Et l’idée, non obligatoire a priori, serait de faire des filles. Aujourd'hui, en Chine, on recense environ 116 garçons pour 100 filles et les estimations prédisent qu’il y a aura 30 millions d’hommes célibataires d’ici 2020 dans le pays. Calculons, donc, en fonction du nombre de couples chinois, du nombre de mois de grossesse, du chiffre 2 autorisé, combien les chinois vont devoir faire de filles afin qu’en 2035 ou 2040, l’équilibre hommes-femmes puisse être atteint. Et puis, après tout ça, on peut, éventuellement, dormir.