Les faits se déroulent dans une petite localité du sud de la Côte-d'Ivoire, à environ soixante kilomètres d'Abidjan, la capitale économique.
À la faveur d'une récente visite présidentielle, les autorités de la ville ont pris le ferme engagement de faire de la lutte contre l'insalubrité une priorité. C'est ainsi que diverses coopératives de ramassage des ordures ménagères se sont constituées. Moyennant une modique somme dont elles s'acquittent mensuellement, les ménages bénéficient du ramassage ponctuel des déchets. De nombreuses artères et notamment la voie ferrée de la SITARAIL autrefois jonchée de crasse, affichent une mine reluisante.
Toutefois, les mauvaises habitudes ont la peau dure. Certaines personnes malintentionnées contournent l'interdiction de déverser les ordures dans la rue et s'en vont nuitamment constituer des dépôts sauvages.
C'est alors que saperlipopette ! une frange des populations riveraines a trouvé la parade : sur les lieux de dépôts sauvages malheureusement constitués, trônent dorénavant des fétiches, en lieu et place des panonceaux d'interdiction, ainsi que le révèlent les photographies. L'Afrique étant encore profondément rattachée à certaines croyances, il y a fort à parier que ce langage d'initiés se fera entendre...
D'ordinaire et depuis des temps immémoriaux, c'est dans les potagers et plantations que l'on aperçoit de tels totems chargés de maintenir à l'écart les maraudeurs.
Fait plutôt marrant et insolite, au moment où nous tentions d'immortaliser ces images, un bonhomme, la braguette baissée et sur le point d'uriner sans gêne en plein air, s'est brusquement rajusté avant de quitter prestement les lieux, peu désireux certainement de faire la une des réseaux sociaux.
Félicité Annick FOUNGBÉ ZIMO épse DE SOUZA