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Idir et Ait Menguellet :Non! Nous ne sommes pas des arabes

Publié le 29 octobre 2015 par Amroune Layachi
Idir et Ait Menguellet :Non! Nous ne sommes pas des arabes

Le chanteur algérien d expression kabyle Idir a annoncé lundi à Alger la sortie prévue pour 2016 d un nouvel album de douze titres dont des duos avec des grands noms de la chanson française. Invité en compagnie de Lounis Ait Menguellet, un autre chantre de la chanson kabyle 2e Salon de la créativité se tenant du 20 au 27 octobre 2015 . 
Ils étaient là, tous les deux. Hier, le grand chapiteau de Riadh El Feth à Alger s'est offert un plateau rare. Une scène de rêve. L'un zen et l'autre souriant. Affable et un sens génial de la formule, Idir s'est couvert la tête avec un chapeau noir. Zen et impassible, Lounis Aït Menguellet diffuse une «zénétude» qui contamine. Jamais les caméras des télévisions privées algériennes et les flashs des photographes n'ont eu une pareille opportunité d'immortaliser les deux plus grandes figures de la chanson kabyle réunies en un même lieu. Pour réussir ce challenge, il a fallu de la créativité au sens propre et figuré du terme. 
A propos de la reconnaissance de la langue amazighe, Idir dira sans ambages : «Vous savez, depuis 1962, on demande des choses. Et on ne les a jamais eues. Je parle sans animosité mais avec mon coeur, ma retenue. Des gens pratiquant cette langue ont lutté pour la liberté de ce pays. Cette langue a droit de cité.

Il n’y a aucune raison de ne pas l’intégrer dans le paysage culturel général algérien. Celui-ci ne veut pas le faire, cela veut dire que c’est intentionnel. Alors si c’est intentionnel, ces choses-là soit elles s’arrachent par des méthodes peu recommandées et recommandables, soit c’est une lutte qu’il faut mener à bras-le-corps. J’estime que je suis libre.

Je n’ai pas à faire de concession. Il n’y a pas d’Algérie sans amazighité ni d’amazighité sans l’Algérie. Parce que tout simplement, ce serait aller à l’encontre de ma personnalité. Et tant que j’avais cette méthode qui n’était pas violente – la discussion – beaucoup de gens écoutaient attentivement et comprenaient. Après, c’est entre le pouvoir et toi. Si une frange du pouvoir n’a pas envie de voir ta culture pleinement épanouie et explicitement représentée, ce n’est pas la peine de chercher à comprendre. Parce que l’idéologie prend le pas…» 


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