Beaucoup ont dû le remarquer, le film du moment n’est plus vraiment du moment depuis déjà une quinzaine de jours… Aucun film n’a détrôné Funny Games, parce que je n’ai pas eu l’occasion d’aller beaucoup au cinéma, et parce que les films que j’ai vus étaient soit déjà sortis depuis longtemps (Rec), soit impossibles à conseiller (Indiana Jones)…
Mais les critiques de film me manquent, et il n’y a pas que les salles de cinéma pour se mettre un film sous la dent. Un dvd et un ordinateur suffisent. Petit diner entre copains suivi d’un film d’horreur regardé à plusieurs : attention, soirée tendance !
Ce week end, c’était The Descent, un film de Neil Marshall qui raconte la descente sous terre (la descente aux enfers n’est pas loin) d’une poignée de jeunes femmes babillardes et sportives. Sarah, la plus fragile, est un peu isolée : il y a un an, elle a perdu son mari et sa fille dans un accident de voiture. Cette journée de spéléologie entre copines s’annonce comme un moyen de cicatriser une plaie pas encore refermée. Bien sûr, c’est tout le contraire qui se passe : Juno, leader du groupe emmène ses amies dans une cavité inexplorée, au lieu du site touristique prévu. Sous terre, l’horreur commence : un éboulement obstrue le tunnel d’où elles venaient : il faut avancer, trouver une autre sortie, sans pouvoir espérer d’aide extérieure.
The Descent commence un peu comme Délivrance : le ton est donné. Dans un univers inconnu et inhumain, il faut tenter de survivre et de sortir.
Le film joue sur deux types d’horreur : l’horreur de ces êtres aveugles qui vivent à des centaines de mètres sous terre et sont cannibales (et pas très beaux), l’horreur de ces femmes qui savent aussi bien tuer ces nouveaux autochtones que s’entretuer ou se blesser. Comme dans Rec, l’horreur est, quelquefois, humaine. Cet entremêlement de deux violences donne au film un cachet supplémentaire, parce que l’horreur, désormais, peut se situer partout, et chez n’importe qui.
L’insertion du rêve dans le cours du film est plutôt bien faite ; elle ménage même certaines surprises, sans jamais se perdre dans la facilité du « tout ce film n’était qu’un cauchemar, regardez, moi : l’héroïne, je me réveille dans la chambre d’hôpital ».
Quant aux émotions, elles sont démultipliées : quand l’un commence à crier, les autres s’y mettent.
Il y a aussi ces petites conversations sur le manque de réalisme du film, les paris sur comment cela va-t-il finir et les inoubliables réprimandes lancées à ces personnages qui font d’impardonnables erreurs : oublier le guide dans la voiture, partir en courant toute seule dans le noir comme une dératée sans faire attention où on met ses pieds et bien d’autres encore.
Voilà une autre façon de voir un film et elle me plait : l’échange se fait en même temps que la découverte des images ; on rit, et ce n’est pas pour ça qu’on n’a pas peur, voire beaucoup plus peur…
PS : J’ai fais un petit cauchemar cette nuit là, signe peut-être qu’il y avait bien quelque chose de terrifiant dans ce film… D’un autre côté, condenser claustrophobie, peur du noir et cannibalisme, ça ne peut décidemment pas mener à de très jolis rêves.
PS2: il a bon dos le phosphore...
The descent 2, pour ceux qui en redemandent.