" Ils sont à Bobigny... OK on appelle l'avocat. " Houmanou, ne lâche pas son téléphone portable. Ivoirien, installé sur le camping improvisé à l'hôtel de ville de La Courneuve, il tente d'avoir des nouvelles de deux autres membres de sa communauté arrêtés mercredi matin.
Les policiers se sont rendus dans le campement que partagent Roumains - depuis l'évacuation du bidonville du Samaritain le 27 août - et anciens squatteurs ivoiriens.
Ils ont placé en centre de rétention administrative, trois Roumains de 18 à 45 ans et deux Ivoiriens. Tous les cinq étaient visés par une OQTF (Obligation de quitter le territoire français). Ce mercredi après-midi, les tentes sont toujours en place devant la mairie.
Au lendemain de la venue de François Hollande à La Courneuve et de la tenue d'une conférence régionale sur les " campements illicites roms ", les associations réclament plus que jamais une solution de relogement. Amnesty International fait signer une pétition sur son site Internet pour demander au préfet " d'effectuer un suivi approprié de la situation sociale et sanitaire de chaque famille ".
Les nuits sous les tentes sont de plus en plus difficiles avec le froid et l'avenir est obstinément opaque... Mais n i Gilbert Poux, ni le département, ni l'État ne proposent aucune solution d'hébergement à ces personnes qui vivent à La Courneuve depuis plusieurs années et y campent depuis 2 mois. Il y a dans cette mairie une forme de cécité criminelle face à ces familles qui survivent juste sous ses fenêtres, en plein air...
Quel avenir pour ces expulsés en si grande précarité ? On casse leur bidonville sous prétexte d'insalubrité pour les plonger dans des conditions de survie d'un autre âge, dans une précarité d'autant plus inacceptable qu'elle est volontaire et vient de la " gauche " qui méprise toutes les tentatives d'intégration.
La loi protège les animaux de la cruauté des hommes. Quand parviendrons-nous à imposer qu'elle protège nos semblables ?
Jozsef Karkas
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