Par Virginie Pomerleau
Peu de gens savent réellement ce que c’est et trop d’entre eux prennent ça à la légère. Les troubles alimentaires sont beaucoup trop présents et n’ont rien à voir avec ce que l’on pense savoir à propos d’eux. Les gens (majoritairement des filles) qui en souffrent gardent le silence et se renferment sur eux-mêmes.
Les gens atteints peuvent heureusement compter sur l’ANEB (Anorexie et Boulimie Québec) pour trouver une aide professionnelle immédiate. Cependant, les gens autour ont quoi pour essayer de les comprendre et de les aider? Ils n’ont malheureusement pas beaucoup de ressources. Donc, voici comment une personne proche de quelqu’un atteint de cette maladie peut agir. Étant l’une de ces amies, voici ce que je vous proposerais :
- Ne la juge pas.
Comme toute autre maladie mentale, il n’est pas facile d’en parler aux autres. Alors, si la personne te fait assez confiance pour t’en parler, tu es mieux de garder ça pour toi et d’accepter la personne telle qu’elle est.
- Ne la force pas à manger.
Si vous allez au restaurant et que tu remarques que la personne prend qu’une petite salade quand tu sais qu’elle n’a probablement pas mangé de la journée, ne la force pas à prendre autre chose. Elle niera et regrettera d’être allée au restaurant avec toi.
- Ne commente pas tout ce que la personne mange ou ne mange pas.
La personne a décidé qu’elle ne mangeait plus de chocolat et qu’elle faisait attention à tout ce qu’elle mangeait? C’EST PARFAIT!! Le chocolat, les chips et autres nourritures de ce genre ne sont pas obligatoires dans une alimentation. Le simple fait que la personne mange est une petite victoire chaque jour.
- Écoute-la et réfère-la à quelqu’un de qualifié.
Un/Une bonne amie est toujours là pour les siens. Sois présent pour elle/lui. Elle en a vraiment besoin. Puis, une personne qualifiée est toujours la bienvenue pour l’aider, car elle sait exactement quoi faire.
- Fais des recherches et essaye de comprendre la maladie.
Tu seras beaucoup plus à l’aise de parler avec ton ami/e si tu sais de quoi il est question.
Ce qui est le plus difficile d’être l’amie d’une personne anorexique ou boulimique c’est qu’on se sent absolument impuissant. On a beau lui dire que tout est parfait sur elle, elle ne se voit malheureusement pas de la même façon. Puis, comme les personnes s’isolent, on ne voit pas comment on peut aider. Il est difficile de voir que l’on s’éloigne involontairement d’elle, elle qui nous est si chère, de voir que tous nos mots d’encouragements ne sont pas nécessairement entendus et de voir qu’il y a du monde qui jugent ces personnes si vulnérables. Combien de fois j’ai entendu : « Elle veut simplement avoir de l’attention ». Et bien je vais vous le dire, ces gens ne cherchent en rien votre attention, au contraire, ils veulent tout simplement se faire oublier. Bref, le simple fait d’être là quand elle en a besoin, c’est tout ce qui compte.
C’est une maladie qui suit les gens toute leur vie, mais apprendre à vivre avec est possible. Ça prend énormément de courage, mais ça vaut le coup.
Quand vous allez revoir votre amie sourire et rire pour un rien et qu’elle n’aura plus peur d’aller au restaurant avec d’autres personnes que vous, vous saurez que vous l’aurez retrouvée.
P.S : Je ne suis pas experte en la matière, mais voici ce que j’ai appris quand j’ai dû moi-même être l’amie de l’anorexie.