Les TUNA succèdent aux GAFA

Publié le 28 octobre 2015 par Philgerard

Les quatre géants de l’économie numérique (Google, Amazon, Facebook et Apple) les fameux GAFA, seraient-ils déjà dépassés ? Loin de là. Mais un nouveau quatuor du digital bouscule les modèles. Voici venus les NATU — ou les TUNA — au choix !  Un acronyme pour désigner Tesla, Uber, Netflix, et Airbnb. Le point sur l’actualité de ces nouveaux maîtres du monde.

Ces entreprises incarnent l’économie du début du XXIe siècle et inspirent aux autres la nécessité d’une transformation digitale. Mettant leurs pieds dans les pas de leurs jeunes ancêtres des GAFA (Apple est né en 1976 ; Facebook en 2004), les NATU ou les TUNA (comme les désigne justement François Laurent de l’Adetem, @MisDead sur Twitter) montrent la voie des nouveaux usages du numérique. Mais sont, à leur tour, défiés par leurs prédécesseurs.

Les GAFA

Ces GAFA seraient un peu incomplets sans le M de Microsoft, qui pèse encore son poids dans l’économie numérique avec ses 447 milliards de dollars de capitalisation. Si l’on ajoute cet acteur (créé en 1975) aux GAFA, on parle alors de GAFAM.

Les TUNA

Si Tesla et Netflix sont déjà côtés au NASDAQ, les montants de la valorisation de Uber et Airbnb sont estimés par les agences spécialisées comme Bloomberg.

TESLA : L’ELECTRIQUE

TESLA, pionnier de la voiture électrique, très présent sur le continent américain, développe à vitesse grand V son réseau en Europe. Acteur « disruptif » de l’automobile, Tesla propose déploie de plus en plus vite des « super-chargeurs », le long des grands axes (Paris-Lyon-Marseille, par exemple) pour recharger ses voitures électriques en une vingtaine de minutes. En savoir plus

Plus étonnant encore, la Model S est équipé d’un nouveau logiciel de pilotage automatique qui permet de conduire, sans toucher le volant, ou presque. Maintenir le cap sur une route ; changer de voie en activant un clignotant ; encore moduler sa vitesse grâce à un régulateur de vitesse dynamique, autant de fonctionnalités qui caractérise cette voiture de plus en plus autonome. Le logiciel utilise les informations provenant de la caméra, du radar, des capteurs ultrasons et du GPS équipant la voiture.

Tesla, voilà un perturbateur qui fait réagir Apple, dont le projet de voiture électrique i-Car est devenu un secret de Polichinelle. La marque à la pomme pourrait la mettre sur les routes dès 2019.

Elon Musk, fondateur et PDG de Telsa n’hésite pas à dire que « Apple a embauché des employés que nous avions virés », avouant même surnommer son concurrent « le cimetière de Tesla ». Preuve en tous cas que ce fleuron des NATU provoque le plus vieux des GAFA.

UBER :  LE CHAUFFEUR (OU PAS)

UBER, le service de voiture de tourisme avec chauffeur (VTC), a aussi échauffé les esprits en ébranlant l’univers des taxis, avec les réactions que l’on sait.

Mais le service avec chauffeur ne le sera peut-être plus pour longtemps… Uber développe en effet dans son laboratoire de R&D, une voiture autonome. Le PDG d’Uber, Travis Kalanick, s’est même dit prêt à acheter 500 000 voitures à Tesla, dès que celles-ci deviendront parfaitement autonomes. En savoir plus

Pour beaucoup, Uber symbolise la transformation digitale des entreprises et ses conséquences sur un marché. Au point que l’on emploie aujourd’hui le terme « Uberisation » pour désigner tout secteur d’activité en phase de transformation digitale, suite à l’irruption sur le marché d’un nouvel entrant « disruptif » . La grande force d’Uber, c’est donc d’avoir mis le digital au centre des usages. Grâce à une application mobile qui donne accès et organise une place de marché en temps réel. Penser « Mobile First », voilà la clé des nouveaux business comme de la transformation digitale.

Mais aujourd’hui, Uber se fait rattraper par ses anciens concurrents, les taxis. Avec l’arrivée de l’application le.taxi.
Riposte de l’Etat français à Uber, cette application de géolocalisation, lancée en octobre 2015, concerne les 50.000 taxis français qui disposent désormais de leur propre plateforme mobile, gratuite (mais facultative), permettant de réserver un taxi via un smartphone.
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D’anciens chauffeurs d’Uber ont également décidé de concurrencer la plateforme américaine en lançant leur propre application mobile. Une initiative lancée en réaction à la baisse de 20% de leurs tarifs imposée par Uber. En savoir plus

Avec le.taxi et ces ex-chauffeurs… Uber serait-il en train de se faire « ubériser »  ?

NETFLIX : LE STREAMING

NETFLIX, la plateforme de vidéo en streaming, propose un accès par abonnement  à des séries, des films mais aussi à des documentaires, voire à des créations françaises comme la série Marseille, avec Gérard Depardieu. Un récent article du Journal du dimanche  évalue entre 200 000 et 700 000 abonnés au service de vidéo en ligne en France. Le boss de Netflix, Reed Hastings, vise les 10 millions d’abonnements en France d’ici à 2020. Soit à peu près le nombre d’abonnés actuels du groupe Canal+.

Sur ce créneau, Pierre Lescure (ex patron de Canal+) veut révolutionner la télé, avec un nouveau service Molotov.tv. Une plateforme internet qui proposera gratuitement plus de 80 chaînes en direct et en replay. Si le concept est encore un peu flou, Molotov.TV mise sur une navigation intuitive pour remplacer les box TV. Sortie attendue fin 2015 (invitation ici).

Les GAFA ne sont pas en reste puisque Youtube (propriété de Google depuis 2012) a lancé Youtube Red, son service de vidéo payant, le 28 Octobre 2015 aux Etats-Unis. Ce nouveau service de vidéo en ligne permet de regarder des vidéos sans pub et hors connexion pour un abonnement de 10 $/mois.

AIRBNB : L’HÔTE

AIRBNB, a inventé l’hôtel particulier. Si l’on ose dire. En tous cas, la mise à disposition de voyageurs d’appartements loués par de particuliers. Comme Uber, Airbnb fait exploser le monopole de fait de professions réglementées (taxis et hôtellerie), en rendant les particuliers producteurs d’un service identique. Au centre de ce qui est, là encore, une place de marché entre particuliers, l’application mobile joue un rôle premier. Mais l’atout déterminant d’Airbnb, c’est d’avoir calqué sur la vie réelle la pratique d’un réseau social.

L’entreprise mise sur l’esprit communautaire et le sentiment d’appartenance. Le tout en surfant sur l’esprit de partage, si caractéristique des réseaux sociaux et de l’économie collaborative (BlaBlaCar, par exemple pour le co-voiturage).

En terme Marketing, la signature d’Airbnb dévoile son positionnement : « Bienvenue à la maison ». Tout est dit : L’hôtelier est devenu hôte. Pour séduire une clientèle en recherche d’un hébergement plus personnalisé.

Outre AirBnb, le secteur de l’hôtellerie souffre déjà de la concurrence des plateformes de réservation comme Booking.com. Pour tenter de les contrer, le géant du secteur AccorHotel, a ouvert en 2015 aux hôteliers indépendants sa plateforme de distribution : AccorHotels.com. Disponible depuis juillet 2015, elle devrait accueillir, d’ici 2018, plus de 10.000 références d’hôtels (dont les 3800 hôtels du groupe AccorHotel).

Mais le groupe hôtelier doit aussi se défendre sur le terrain de la clientèle d’affaires. Car Airbnb propose maintenant un service à destination des entreprises qui incite à « changez les standards du voyage d’affaires grâce à Airbnb ».

Et après les GAFA et TUNA ?

Télévision, automobile, taxis, hôtellerie… les TUNA transforment l’économie du monde réel quand leurs ancêtres, les GAFA(M) étaient plus enclins à créer de la valeur et des services dans un monde virtuel et numérique. Les TUNA symbolisent la deuxième marche de la transformation digitale de la société, en numérisant la réalité du monde. Reste que leur croissance phénoménale pourrait se voir rattraper par ces GAFA qui n’ont pas dit leur dernier mot. Enfin, d’autres pépites viendront bientôt leur succéder… et d’après vous, quelles sont les start-up d’aujourd’hui qui succèderont aux GAFA et aux TUNA ?