« Lolo »... mais qui est donc en cuisine ?

Publié le 28 octobre 2015 par Toulouseweb
 

« Lolo »... mais qui est donc en cuisine ?


Prenez un restaurant... branché, certes, mais voulant quand même toucher une large clientèle. Vous mettez aux fourneaux Julie Delpy, qui, depuis longtemps déjà, oscille entre Paris et Los Angeles (peu après « La passion Béatrice », de Bertrand Tavernier, où elle était splendide, il y a 28 ans...).
Et, depuis, elle officie dans un registre plutôt branché-urbain, dont le plus bel exemple à ce jour est « Two days in Paris », qu’elle a interprété et réalisé en 2007. Et là, elle fait appel à une comédienne qui ne manque pas du tout de charme, la nommée Delpy Julie, qui forme avec Karin Viard un duo de bourgeoises assez réussi, mais au langage « libéré » (comprenez qu’elles parlent de clitoris et de bites comme je vous parle de cinéma...). Elle adjoint à ce duo un acteur censé jouer le rôle du benêt (Dany Boon, qui a réalisé et interprété ... rappelez-moi le titre de ce film, au fait...).
Comme cette quadragénaire a déjà un fils, on prend pour cela Vincent Lacoste (révélé il y a quelques années dans « les beaux gosses »). On met tout ce monde dans une grande cocotte, on assaisonne avec des dialogues parfois drôles, mais tournant toujours autour du sexe, on ajoute un liant avec des métiers branchés (personne n’y est magasinier dans une grande surface, on fait plutôt dans des métiers toujours à la mode : styliste de mode, informaticien brillant...) on fait cuire à feu vif, et qu’est-ce que l’on à l’arrivée ? Une belle daube... Parce qu’il ne suffit pas de faire fumer de la « beu » à une mère et son complice de fils, ou à évoquer le « cancer de la pipe et du cunnilingus » pour faire un film où l’on rit vraiment... On est plutôt affligé de voir des scènes laborieuses tournant autour d’un plâtre posé sur le bras de Dany Boon, ou de créer une grande scène de logiciel informatique (scène que l’on voit venir cinq minutes avant), piraté par le fils, qui ne peut supporter le nouvel amant de sa mère, pour faire un film qui se veut délibérément comique. Parce que la volonté de Julie Delpy est plutôt d’aller du côté des films de Woody Allen que du côté de « Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu ». Ben oui, mais pour cela, il faut faire des choix de casting clairs : Dany Boon, qui, dans certaines scènes, accroche quand même bien la lumière, n’est pas l’homme du film, il n’est là que pour faire de l’audience pour le passage télévisé, dans trois ans, sur TF 1 ou France 2...
Alors il reste des scènes assez drôles : Frédéric Beigbeder en animateur d’une émission gastronomique sur une grande chaîne, ou bien, beaucoup plus surprenant dans cette ambiance, un bel hommage au célèbre film de Chris Marker « la jetée »...
Au final, quel est le résultat des courses ? Euh... veuillez renvoyer le plat en cuisine, s’il vous plaît, pour revoir la sauce et l’assaisonnement... et il est probable que je ne vous demanderai pas un « doggy bag » pour terminer le plat une fois rentré chez moi !
christian.seveillac@orange.fr