Malgré l’opposition de la Silicon Valley, une large majorité du Sénat américain a voté pour adopter le Cybersecurity Information Sharing Act, un controversé projet de loi perçu comme une menace des libertés individuelles au profit de la sécurité nationale.
Une fois le projet de loi CISA entériné par la Chambre des représentants des États-Unis, les entreprises touchées par des cyberattaques pourront faire appel au gouvernement américain afin de bénéficier d’un soutien technologique et légal.
Le vote du texte, qui a été adopté par 74 voix contre 21, intervient presque un an après la cyberattaque à l’endroit de Sony Pictures, l’une des plus importantes de l’histoire.
Alors que CISA a été décrit à maintes reprises comme «un programme volontaire», la structure même de la loi inquiète les défenseurs des droits et libertés civiles.
La raison? Si les entreprises victimes de cyberattaques ne sont pas obligées de participer au nouveau programme, leur simple adhésion les dégagera de toute responsabilité devant la société civile, la presse ou la justice.
Afin de pouvoir bénéficier du soutien gouvernemental du CISA, soit d’être mis au parfum des derniers développements en matière de cybersécurité et essentiellement avoir un pied d’égalité avec ses concurrents, ces entreprises devront partagées sur une base régulière leurs données, dont des informations sensibles sur leurs utilisateurs, au Department of Homeland Security, le ministère de l’Intérieur américain.
La semaine dernière, Apple et Dropbox se sont jointes à Microsoft, Google, Amazon, Oracle, Dell, eBay, Yahoo, Twitter et Wikipédia afin de s’opposer à CISA.
«Nous ne soutenons pas la proposition actuelle de CISA», avait alors déclaré Apple. «La confiance que nous accordent nos utilisateurs représente tout pour nous, et nous ne croyons pas que la sécurité devrait se faire au détriment de leur vie privée.»
Le vote du texte, qui a été adopté par 74 voix contre 21, intervient presque un an après la cyberattaque à l’endroit de Sony Pictures, l’une des plus importantes de l’histoire.
Le projet de loi doit encore être voté par la Chambre des représentants avant d’être signé par le président Barack Obama.