J’ai fini il y a déjà quelques jours la lecture du premier tome de la Trilogie New-Yorkaise de Paul Auster, et cette histoire me poursuit. C’est une étrange histoire. Un écrivain nommé Quinn (qui publie ses romans sous pseudonyme) reçoit un soir un coup de téléphone : son correspondant veut parler à… Paul Auster, le détective. Après deux nouveaux appels, Quinn accepte d’endosser le nom de Paul Auster. Il rencontre alors un jeune homme, sorte d’enfant « sauvage », qui dit être nommé, comme son père, Peter Stillman. Quinn - Auster va être chargé de protéger l’enfant de ce père qui doit arriver prochainement par le train. Ce qui se passera alors ne peut être raconté en deux phrases. Un quartier de New York va se transformer en labyrinthe, les pas qu’on y fera écriront des mots, et la recherche du mot originel occupera plusieurs promenades. Mais Quinn va s’y perdre. Il cherchera à rencontrer Paul Auster, qui n’est pas détective mais écrivain… Et celui-ci va lui parler de Cervantès et de Don Quichotte. Ainsi, nous explorons tout à la fois la ville et l’art d’écrire : ce que sont les mots, ce qu’est un auteur, comment se construit un récit. Mais, en même temps, Quinn va se perdre. Il se perd parce qu’il décide d’arrêter ses déplacements pour ne pas rater un évènement qui, finalement, ne se produira pas. Il se perd parce qu’ayant, de fait, abandonné son domicile, il abandonnera son identité. Et peut-être se perd-il parce qu’il a perdu sa femme et son fils dont on sait, dès le début du roman, qu’ils sont morts. Cette perte-là angoisse sans doute Paul Auster, qui apparaît dans le livre avec sa femme et leur enfant.