Pablo Picasso

Publié le 27 octobre 2015 par Jigece

Pablo Ruiz Picasso, né à Málaga le 25 octobre 1881 et mort le 8 avril 1973 à Mougins, est un peintre, dessinateur et sculpteur espagnol ayant résidé l’essentiel de sa vie en France. Artiste utilisant tous les supports pour son travail, il est considéré comme le fondateur du cubisme avec Georges Braque et un compagnon d’art du surréalisme. Il est l’un des plus importants artistes du XXe siècle tant par ses apports techniques et formels qui ont révolutionés l’histoire de l’art que par sa notoriété ou ses prises de positions politiques.

Son père, professeur à l’académie des Beaux-Arts de Barcelone, lui donne sa première éducation artistique.
En 1900, Picasso vient à Paris, écumant tous les musées de la ville. Comme Toulouse-Lautrec, il choisit ses sujets dans le monde du théâtre, du cirque, celui des pauvres gens, les rendant avec un trait précis, et, durant la « période bleue » (1901 à 1904) et la « période rose » (1904 à 1906), avec un coloris unique. Il devient ami avec Max Jacob.
C’est en 1904, après de nombreux aller-retour entre Paris et Barcelone, qu’il s’installe définitivement à Paris ; au Bateau-Lavoir, à Montmartre. Il y restera cinq ans. Il y rencontre son premier amour, Fernande Olivier. Picasso travaille la nuit, dort le jour, après avoir vu le monde en bleu, il le voit maintenant en rose. Á l’automne 1905, il rencontre Apollinaire.

Les demoiselles d’Avignon

Á l’été 1907, il voit des masques nègres au musée de l’homme. Il est bouleversé par la puissance magique des ces objets. C’est cette force, cette immédiateté du ressenti qu’il veut rendre dans ses tableaux ! Et puis Picasso se souvient des paroles de Cézanne, qu’il admire : « Traitez la nature par le cylindre, la sphère, le cône, le tout mis en perspective, que chaque côté d’un objet, d’un plan, se dirige vers un point central. »
Ainsi, avec son nouvel ami Braque, il va chercher un nouveau moyen de traiter les sujets, d’abord simples telles les natures mortes. Comme dans un laboratoire, la toile devient un plan de travail sur lequel on recompose les objets placés sous de multiples angles. Ainsi naît le cubisme qui est une « création » de formes, et non plus seulement une façon de rendre réel.
C’est en 1907 qu’il peint Les Demoiselles d’Avignon, toile de très grand format (244 x 234 cm) considérée comme le point de départ du cubisme et comme l’un des tableaux les plus importants de l’histoire de la peinture en raison de la rupture stylistique et conceptuelle qu’il propose.
En présentant une œuvre provocante, choquante et délibérément inachevée, Picasso s’oppose à l’idéal esthétique classique. S’y croisent donc les influences de Cézanne et de la statuaire africaine, résultat d’une recherche qui a nécessité de très nombreux essais (une centaine d’esquisses répertoriées). Picasso y manifeste une intense réflection sur la nature de l’acte créateur.
Tous ses amis crieront de consternation en découvrant l’œuvre dans son atelier. Matisse est furieux, et même Apollinaire, pourtant soutien inconditionnel, critique son ami. Une seule exception : un jeune collectionneur allemand du nom de Kahnweiler. Il deviendra l’un des plus grand marchand de peinture moderne du siècle, et leur amitié durera toute leur vie.
L’œuvre a été acquise par le MoMA de New-York en 1939.

Olga

Pendant la Première Guerre mondiale, Picasso séjourne à Rome avec Jean Cocteau. Il rencontre Erik Satie et les ballets russes de Diaghilev, pour qui il crée des décors. Il s’éprend de la danseuse Olga Khokhlova qui devient sa femme en juillet 1918 (les témoins sont Apollinaire, Cocteau et Max Jacob).
Mais le 11 novembre 1918, jour de l’armistice, Picasso apprend la mort d’Apollinaire, revenu blessé de la guerre, et foudroyé par la grippe espagnole. Braque aussi est revenu blessé. Une époque s’achève.
En s’embourgeoisant (ses toiles se vendent très bien), Picasso revient à une facture plus traditionnelle, plus classique (La source, 1921). Olga lui donne un fils, Paulo, né en février 1921.

Picasso et les surréalistes

En 1925, Picasso change à nouveau de cap : il étouffe dans sa vie mondaine. Et, depuis 1924, un mouvement naissant à réveillé son bouillonnement créatif ; l’influence du surréalisme va alors éclater dans un tableau qui bouleverse tout sur son passage, La danse. Un tableau fou, d’une violence inouïe. Une toile agressive et torturée. « La beauté sera convulsive ou ne sera pas », dit Breton. Picasso l’a pris au mot. Á partir de là, il sera un fidèle compagnon de route des surréalistes, des poètes surtout : Breton, Éluard, Soupault. On retrouvera cette sensibilité surréelle dans toute une série de tableaux où se déploient des métamorphoses fantastiques, comme Figures au bord de mer (1931) ou Femme avec une fleur (1932).
En 1926, il rencontre Marie-Thérèse Walter, alors qu’elle n’a que dix-sept ans.
Il se sépare d’Olga en juin 1935 et, en septembre, naît Maya, sa fille avec Marie-Thérèse Walter.
Cette même année, Paul Éluard lui présente Dora Maar. Elle sera sa maîtresse durant neuf ans, sans qu’il rompe pour autant avec Marie-thérèse Walter.

Guernica et la guerre

La guerre d’Espagne fait rage depuis près d’un an et Picasso a prit fait et cause pour les Républicains. Le 26 avril 1937, jour de marché, Guernica, riante bourgade et capitale historique du Pays Basque espagnol, est bombardée par l’aviation allemande aux ordres de Franco. Méthodiquement, systématiquement. 1660 morts, 890 blessés, une ville entièrement rasée. Bouleversé, Picasso va répondre avec ce qu’il sait faire. En un mois, il va donner au monde le plus tragique tableau du XXe siècle. L’écrivain Michel Leiris écrit : « Picasso nous envoie notre lettre de deuil. Tout ce que nous aimons va mourrir ». Deux ans plus tard, la seconde guerre mondiale éclate, ravageant l’Europe et le monde. Picasso ne retournera plus jamais en Espagne.

Depuis 1985, une reproduction de Guernica siège à l’entrée du Conseil de sécurité des Nations Unies à New York. Elle y a été placée pour rappeler les horreurs de la guerre. [Néanmoins, le 5 février 2003, un grand voile bleu recouvrait la puissante œuvre anti-guerre alors que Colin Powell et John Negroponte tentaient de trouver des appuis à la guerre en Iraq au Conseil de sécurité (!)]
Durant la guerre, Picasso est à Paris, continuant à peindre, au nez de l’occupant allemand, ce que les nazis appellent des œuvres d’art dégénéré. La Gestapo perquisitionne chez lui. Voyant une photo de Guernica, un officier demande : « C’est vous qui avez fait ça ? » « Non, c’est vous ! » répond Picasso. Éluard écrira à propos de cette époque : « Picasso peint de plus en plus comme Dieu ou le Diable. Il a été l’un des rare peintre à se conduire comme il faut, et il continue ».
Picasso rencontre Françoise Gilot en mai 1943 mais habite chez Marie-Thérèse Walter durant l’insurrection de Paris, en août 1944.
Dans la continuité de son engagement lors de la guerre d’Espagne, Picasso adhère, le 5 octobre 1944, au Parti communiste français (PCF).

Vers le sud

En mai 1947, Françoise Gilot lui donne un second fils, Claude, et une seconde fille, Paloma, en avril 1949.
Il s’installe avec elle à Vallauris en 1948, débutant une période intense de production de céramique qu’on estime à près de 4 500 pièces.
En 1949, pacifiste convaincu, Picasso crée la célèbre Colombe (Paloma en espagnol) à l’occasion de son adhésion au Conseil Mondial de la Paix. Elle est choisie par Aragon pour l’affiche du Congrès de la Paix qui a lieu à Paris. Il recevra à ce titre un prix international de la paix en 1955.
Picasso est alors mondialement connu. Cela ne l’empêche pas de poursuivre une extraordinaire et prolifique production qu’André Malraux a définie comme « la plus grande entreprise de destruction et de création de formes de notre temps ».
En 1953, Françoise Gilot part pour Paris avec les enfants. En juin 1954, il rencontre Jacqueline Roque. En mai 1955, il s’installe avec elle à la villa La Californie à Cannes. Il se marie avec elle à Vallauris, le 2 mars 1961 et, en juin, s’installe au mas Notre-Dame-de-Vie à Mougins (près de Cannes).

Picasso sculpteur

Durant toute sa vie, et notamment à partir de 1941, Picsso fut également un sculpteur prolifique et innovant, inventant des formes, utilisant de nombreux matériaux (et notamment la récupération – objets usagés, ficelle, clous, carton, ferraille) et expérimentant de nouvelles techniques, ouvrant ainsi la voie à toute la sculpture moderne.

Considéré comme le plus grand génie de l’art moderne, Picasso décède à Mougins le 8 avril 1973 d’une embolie pulmonaire (il a quatre-vingt-onze ans). Il est enterré dans le parc du château de Vauvenargues dans les Bouches-du-Rhône sur le choix de Jacqueline et Paulo Picasso après que la mairie de Mougins ait refusé l’inhumation sur sa commune. Jacqueline Roque sera enterrée au côté de Picasso en 1986.

La galerie de peintures

Avec un choix tout à fait arbitraire de tableaux : ceux qui me touchent le plus. Une sélection très personnelle, donc.

La galerie de sculptures