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Charente-Maritime : l'agriculture bio contourne la crise

Publié le 26 octobre 2015 par Blanchemanche
#agriculturebio #CharenteMaritime

Publié le 26/10/2015  par Agnès Lanoëlle

Le pôle conversion bio de Poitou-Charentes organise, du 2 au 27 novembre, le mois du bio à destination des professionnels. L’occasion de tordre le cou à certaines idées reçues.

Charente-Maritime : l'agriculture bio contourne la crise
Yann Bégaud, éleveur installé en bio à Ballon, au milieu de ses vaches.© ROMUALD AUGÉ
Yann Bégaud s'attend à voir débouler de nombreux collègues sur son exploitation, à Ballon. Dans le cadre du mois du bio organisé par différents partenaires de la filière (GAB 17, Chambre d'agriculture…), sa ferme sert de référence pour sensibiliser les agriculteurs installés en conventionnel aux pratiques du bio. L'occasion de tordre le cou à certaines idées reçues. Car, ces derniers temps, les rôles se sont inversés.

Nouveau modèle

À la tête d'une centaine de vaches laitières et de 260 hectares cultivés en prairies et céréales bio, l'éleveur fait aujourd'hui figure de modèle. Il ne passe plus pour un hurluberlu auprès de ses collègues qui n'ont longtemps juré que par les cultures intensives ou l'utilisation de produits phytosanitaires.« Aujourd'hui, mes voisins en conventionnel viennent me voir pour me demander comment je fais, comment je m'en sors » confirme Yann Bégaud. Contrairement à beaucoup dans une profession étranglée par la baisse des prix, l'éleveur de Ballon ne connaît pas la crise. Dans un marché de l'agriculture bio redevenu attractif, l'exploitant vend bien son lait. Très bien même. La filière s'est organisée et la collecte fonctionne parfaitement. « On maîtrise notre collecte. Quand la demande est moins forte, on est capable de réduire notre production sans pour autant faire chuter le prix du lait », explique l'éleveur.

Autonomie

Si Yann Bégaud s'en sort aujourd'hui, c'est parce qu'il a changé ses pratiques. « En 2009, on a eu une grave crise du lait. Le prix du lait ne couvrait plus les coûts de production. Il fallait changer de système », se souvient-il. Installé en conventionnel depuis 1994 sur la ferme familiale, l'éleveur, qui a obtenu la labellisation en 2011, a toujours eu la fibre bio. Sans forcément en faire un scandale sanitaire, « il a toujours détesté voir ses parents pulvériser des pesticides ».Sur 130 hectares, il cultive, sans produits dangereux, de la prairie pour le fourrage et des céréales (pois, sorgho….) pour la nourriture de ses vaches. Objectifs : atteindre l'autonomie complète pour l'alimentation de son troupeau. Yann Bégaud ne veut plus acheter du soja hors de prix. Il est aujourd'hui autonome huit mois sur douze et devrait bientôt l'être sur toute l'année. Il a remplacé certains antibiotiques par des traitements homéopathiques et par des huiles essentielles. Et en est très content. Il ne « pousse » plus ses vaches à produire à outrance. Il a certes légèrement réduit son volume de lait. Mais il s'y retrouve. « On a baissé le coût de production. On a moins de mécanisation, les vaches se nourrissent toutes seules dans les prés », sourit-il.L'éleveur a même pu embaucher. « Ce que je n'aurais jamais pu faire si j'étais resté en conventionnel », assure-t-il. Mais si tout va bien pour lui, l'éleveur met en garde. La conversion en bio ne se fait pas du jour au lendemain. Il faut passer certaines épreuves techniques qui ne sont pas les mêmes en bio et en conventionnel. La bio nécessite souvent plus de travail. Changer ses pratiques, c'est aussi changer d'état d'esprit… D'où ce temps d'échanges organisé par la filière et ses partenaires. « Il faut prendre le temps de la réflexion et partager des cas concrets. Mais aujourd'hui tout est réuni pour que la bio redécolle. Les aides à la conversion ont été confirmées, la filière s'organise, elle a une meilleure visibilité, il y a une prise de conscience des consommateurs… », confirme David Vincent, éleveur depuis vingt ans à Port-d'Envaux, et vice-président du GAB 17. Pendant un mois, la filière bio veut démontrer qu'elle est rentable et qu'une autre agriculture est possible.45 000En hectares, la surface agricole du bio en Poitou-Charentes. Les 50 000 pourraient être bientôt atteints.1 000Le nombre de producteurs en bio en Poitou-Charentes.3 %Le pourcentage d'agriculteurs bio par rapport aux conventionnel. Le marché est redevenu porteur, mais la filière reste très marginale.50 %La courbe de croissance des conversions en Poitou-Charentes en 2015. Après un tassement, la filière redécolle.http://www.sudouest.fr/2015/10/26/la-bio-contourne-la-crise-2165633-1242.php

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